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La formule obtenue par M. Max ABRAHAM, pour la masse transversale d’un électron sphérique indéformable, a semblé tout d’abord recevoir une confirmation éclatante par les belles expériences de M. KAUFMANN sur la déviation des rayons beta du radium dans les champs électrique et magnétique. La comparaison des deux déviations électrique et magnétique permet, dans ce cas comme dans celui des rayons cathodiques, de mesurer le rapport de la charge à la masse de la particule, ainsi que sa vitesse. On conçoit d’ailleurs que seule intervient ici la masse transversale, celle qui correspond à la déviation, puisque les forces électrique et magnétique sont normales à la vitesse dans ces expériences. Le résultat a montré que, conformément aux prévisions théoriques, le rapport de la charge à la masse diminue quand la vitesse augmente ; l’accord quantitatif était assez bon au degré de précision des mesures, pour sembler fournir une confirmation des vues de M. MAX ABRAHAM et pour justifier l’espoir d’édifier une représentation des phénomènes physiques sur une base purement électromagnétique.

L’électron de Lorentz. — Peu de temps après, LORENTZ a montré que l’hypothèse de l’électron rigide est incompatible avec le résultat négatif des expériences tentées pour manifester le mouvement d’ensemble d’un système comme la Terre par rapport au milieu qui transmet les actions électromagnétique. Le principe de relativité qui résume et traduit l’ensemble de ces résultats exige, comme l’a montré LORENTZ, que l’électron se déforme