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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/282

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telle que nous la possédons aujourd’hui, est certainement indépendante des lois prescrites au mouvement de la matière par la Mécanique rationnelle, bien que celle-ci semble intervenir dans certaines définitions fondamentales : la meilleure preuve de cette indépendance est fournie par les contradictions qui s’élèvent actuellement entre les deux sýnthèses.

L’Electromagnétisme est aussi remarquablement adapté à son domaine primitif que la Mécaniqne rationnelle a pu l’être au sien ; avec ses notions très spéciales d’un milieu qui transmet les actions de proche en proche, de champs électrique et magnétique caractérisant l’état de ce milieu, avec la forme très particulière des relations qu’il énonce entre les variations simultanées de ces champs dans l’espace et dans le temps, l’Electromagnétisme constitue une discipline, un mode de pensée tout à fait à part, tout à fait distinct de la Mécanique, et doué d’une force d’expansion étonnante puisqu’il s’est assimilé sans aucun effort l’immense domaine de l’Optique et de la valeur rayonnante devant lequel le mécanisme était resté impuissant, et qu’il y provoque chaque jour des découvertes nouvelles, L’Electromagnétisme a conquis la plus grande partie de la Physique, envahi la Chimie et groupé un nombre immense de faits jusque là sans forme et sans lien.

De nos deux théories adverses, la première possède les titres de noblesse d’un passé déjà ancien, l’autorité d’avoir vu vérifier ses lois par les astres les plus lointains comme par les molécules les plus