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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/294

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Les faits expérimentaux nouvellement établis ayant montré que si ces équations sont exactes pour un groupe d’observateurs, elle doivent l’être aussi pour tous autres quels que soient leurs mouvements par rapport au premier, il en résulte ce fait paradoxal qu’une perturbation lumineuse donnée doit se propager avec la même vitesse pour différents groupes d’observateurs en mouvement les uns par rapport aux autres. Un premier groupe d’observateurs voit une onde lumineuse se propager dans une certaine direction avec la vitesse de trois cent mille kilomètres par seconde et voit un autre groupe d’observateurs courir après cette onde avec une vitesse qui peut être quelconque ; et cependant, pour ce second groupe, l’onde lumineuse se mouvra par rapport à lui avec la même vitesse de trois cent mille kilomètres par seconde.

M. Einstein a montré le premier comment cette conséquence nécessaire de la théorie électromagnétique suffit pour déterminer les caractères de l’espace et du temps exigés par la conception nouvelle de l’univers. On conçoit, d’après ce qui précède, que la vitesse de la lumière doive jouer un rôle essentiel dans les énoncés nouveaux : elle est la seule vitesse qui se conserve quand on passe d’un système de référence à un autre et joue dans l’univers électromagnétique le rôle que joue la vitesse infinie dans l’univers mécanique. Ceci va ressortir clairement des résultats qui suivent.

Pour un couple quelconque d’événements, le changement du système de référence modifie à la fois la distance dans l’espace et l’intervalle dans le