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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/297

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transmission par l’intermédiaire d’un milieu, par action de proche en proche. Cette opposition ancienne se répercute aujourd’hui jusque sur les notions les plus fondamentales.

De ce qui précède découlent diverses conséquences : tout d’abord il est impossible qu’une portion de matière se meuve par rapport à une autre avec une vitesse supérieure à celle de la lumière. Ce résultat paradoxal est contenu dans les formules auxquelles conduit la Cinématique nouvelle pour la composition des vitesses : la composition d’un nombre quelconque de vitesses inférieures à la vitesse de la lumière donne toujours une vitesse inférieure à celle de la lumière. De même dans la conception ordinaire la composition d’un nombre quelconque de vitesses finies donne toujours une vitesse finie.

Nous pouvons affirmer ensuite qu’aucune action à distance, la gravitation, par exemple, ne doit se propager plus vite que la lumière et l’on sait que cette condition n’est nullement contredite par les résultats astronomiques actuellement établis.

Enfin il est nécessaire de renoncer au solide parfait de la Mécanique dans lequel on pourrait trouver un moyen de signaler instantanément à distance, d’établir un lien causal se propageant plus vite que la lumière. Rien dans ce que nous savons des solides réels ne s’oppose à ce que toute action, toute onde doive s’y propager moins vite que la lumière ; les ondes élastiques, dans les solides les plus rigides, se propagent en réalité avec une vitesse beaucoup inférieure. L’important est que