Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/330

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plaçant au point de vue des anciennes conceptions, la signification de l’expérience célèbre de Michelson et Morley, destinée à comparer ces vitesses de propagation.

Étant donnée l’imperfection de nos moyens directs de mesure du temps, on ne peut songer à comparer entre eux les temps mis par la lumière pour parcourir un même chemin dans deux directions opposées AB et BA. Les mesures de vitesse de la lumière se font toujours en ramenant, par une réflexion, la perturbation lumineuse à son point de départ et en mesurant le temps qui sépare l’émission du retour ; avec une précision plus grande encore, grâce à l’emploi des interférences, il est possible de comparer les durées d’aller et retour dans deux directions perpendiculaires.

Raisonnement I. — Supposons d’abord l’expérience faite par des observateurs qui admettent que la lumière se propage avec la même vitesse dans toutes les directions, et raisonnons dans le système de référence lié à ces observateurs et à leurs appareils. Sur une plate-forme horizontale se trouve une source de lumière S dont la radiation tombe sur une lame de verre O, inclinée à 45° : une partie de la lumière incidente se réfléchit vers le miroir M, revient en O et traverse la lame pour tomber dans la lunette L ; l’autre partie de la radiation a traversé la lame O, s’est réfléchie sur le miroir N et, revenue en O, s’y réfléchit pour se superposer dans la lunette L au premier rayon et interférer avec lui. L’aspect des interférences ainsi produites, et visible dans le champ de la lunette L, permet de