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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/446

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naire en est un cas particulier. De nombreuses circonstances permettraient, je crois, d’introduire ce principe dans l’enseignement secondaire et d’en faire comprendre l’esprit. En dehors de son application à la théorie des moteurs thermiques, au début de l’Électrostatique, l’existence du potentiel d’un champ de force électrique en est une conséquence immédiate et simple. Les phénomènes chimiques, comme je le rappelle plus loin, en fournissent aussi d’innombrables applications.

La valeur éducative de ces deux principes est indiscutable ; le premier dit un résultat s’achète au prix d’un effort, le miracle n’existe pas, et le second les actes sont irrémédiables, le cours de la vie ne peut se remonter. Ils fournissent de plus un merveilleux exemple de méthode inductive dans l’histoire progressive de leur développement ; ils paraissent devoir définitivement rester à la base de notre représentation du monde extérieur ; ce sont les troncs principaux dont il me paraît nécessaire d’établir tout d’abord l’existence indépendante de toute construction postérieure, mécanique ou autre.

Il est juste d’y joindre un principe essentiel quoique généralement passé sous silence : c’est le principe de symétrie énoncé clairement pour la première fois par M. Curie[1] et qui déclare impossible un phénomène lorsque le milieu dans lequel on le recherche ne présente pas une dissymétrie minima caractéristique du phénomène cherché : la dissymétrie des effets doit préexister dans leurs

  1. P. Curie, Journal de physique, 1894.