Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/456

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Puis ceci, qui intéresse plus directement l’enseignement secondaire : L’enseignement préparatoire à l’École polytechnique exerce une influence décisive sur l’esprit des élèves : il doit être dirigé en vue de donner les résultats formant l’outillage intellectuel qui doit servir pendant toute la carrière, ces résultats doivent être établis par des méthodes simples et générales et présentés sous la forme définitive suivant laquelle ils seront ultérieurement appliqués : on devra écarter soigneusement, non seulement les subtilités inutiles, mais même les matières qui n’auraient pas un rapport immédiat avec la direction de l’enseignement polytechnique. C’est-à-dire avec la mécanique. Est-ce bien prudent ? Ne vaudrait-il pas mieux, tout en reconnaissant la très grande importance de la synthèse mécanique dans son domaine particulier, lui conserver son caractère provisoire et limité ?

Bien que la mécanique paraisse impuissante à servir de base pour la représentation des phénomènes physiques, on ne saurait nier le remarquable succès de son emploi dans la théorie cinétique des gaz où la simplicité relative des conditions qui résulte de l’indépendance mutuelle des particules rend féconde l’extension à ces particules. dés lois ordinaires de la mécanique, au moins comme première approximation. Mais c’est jusqu’ici le seul domaine commun à la mécanique et à l’atomistique, l’une finissant là où l’autre commence ; en chimie comme en physique, lorsqu’il s’agit des modifications intimes qu’éprouve la matière, ou des phénomènes