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des charges électriques démontrées par M. Townsend, à considérer le corpuscule cathodique comme de masse au moins mille fois plus petite que celle de l’atome d’hydrogène, résultat en parfait accord avec la conception des atomes matériels comme formés d’un grand nombre d’électrons des deux signes. Dans l’hypothèse où la masse serait tout entière d’origine électromagnétique, la connaissance du rapport donne pour l’électron un rayon assez petit pour être, conformément aussi à notre conception, négligeable par rapport aux dimensions atomiques.

3. Les flammes. — La faible masse du corpuscule cathodique et la possibilité de séparer de la matière des centres électrisés mille fois plus petits que les plus petits atomes sont confirmées par les mesures de mobilité des ions négatifs dans les flammes. On trouve des mobilités énormes par rapport à celles qu’on observe dans les gaz aux températures ordinaires, et les méthodes de la théorie cinétique des gaz permettent de calculer à partir de cette mobilité expérimentale que les centres négatifs mobiles dans les flammes ont une masse environ mille fois inférieure à celle de l’atome d’hydrogène et doivent, par conséquent, être identifiés avec les corpuscules cathodiques. À la température ordinaire, les ions sont moins mobiles, parce que le corpuscule cathodique qui constitue le noyau de l’ion négatif s’entoure de molécules neutres du gaz par simple attraction électrostatique.