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un électron plus petit que la particule cathodique elle-même semble difficilement pouvoir provoquer une perturbation superficielle assez intense, tandis qu’un atome incapable de traverser un autre édifice atomique, et lancé avec une grande vitesse, produirait une perturbation locale importante.

3. La charge positive des rayons — C’est peut-être aussi à la perturbation considérable produite par les rayons a ou canal dans la matière qu’ils rencontrent et dans l’émission consécutive de rayons cathodique qu’on doit rapporter ce fait intéressant que la charge des rayons n’a pu, jusqu’ici, être mise en évidence de manière directe par la charge négative que doit prendre spontanément un fragment de sel de polonium qui parait émettre uniquement des rayons très absorbables. Quelque élevé que soit le vide fait autour d’un fragment de bismuth actif, analogue au polonium, il ne prend spontanément aucune charge et perd rapidement, au contraire, sa charge positive ou négative sans qu’on puisse expliquer cette déperdition par l’action ionisante des rayons sur le gaz environnant, beaucoup trop rare. Le passage des rayons , projectiles de grosse dimension, à travers la surface du corps radioactif dont ils sortent peut jouer le même rôle que l’arrivée des kanal-strahlen sur la surface d’une cathode et provoquer l’émission de rayons , très peu pénétrants d’ailleurs, dont la présence suffirait, jointe à celle des rayons , pour empêcher toute charge permanente du corps radioactif, de quelque signe qu’elle soit.