Page:Langevin - Le principe de relativité, 1922.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
53
LE PRINCIPE DE RELATIVITÉ

presser contre elle du côté opposé à celui où est attachée la corde. Il y aura de nouveau un haut et un bas et les observateurs intérieurs au boulet pourront croire qu’ils sont au repos dans un champ de gravitation proportionnel à l’accélération communiquée à la paroi par la corde. Si même ils regardent au dehors et voient la corde tendue, ils pourront se croire suspendus par cette corde et immobiles dans ce même champ de gravitation. Il y a ainsi équivalence, comme dit M. Einstein, entre un champ de gravitation uniforme et une accélération d’ensemble du système de référence.

On peut aller plus loin et supposer le système de référence en mouvement quelconque à condition d’introduire un champ de gravitation non uniforme et convenablement distribué : il suffit en chaque point d’admettre un champ de gravitation d’intensité égale à l’accélération en ce point du système de référence par rapport à des axes en chute libre et sans rotation. Un point matériel libre, qui se meut en ligne droite par rapport à ces derniers, se mouvra par rapport au système de référence exactement comme il le ferait s’il était soumis à l’action du champ de gravitation indiqué, et nous admettrons qu’il en sera de même pour un rayon lumineux.

Champ de gravitation et mouvement quelconque du système de référence sont donc indiscernables au point de vue physique. L’emploi d’un système de référence en rotation par rapport à des axes de Galilée, comme par exemple l’emploi d’axes liés à la Terre, est équivalent à l’introduction d’un champ de gravitation distribué exactement comme l’accélération centrifuge, comme le champ de force centrifuge. Et nous savons que sur la Terre par exemple la mesure de faite par un procédé quelconque, dynamique ou statique, pendule ou peson, nous fournit toujours un même résultat que seules des considérations théoriques