Page:Langevin - Le principe de relativité, 1922.djvu/66

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par diffusion analogue à celle qui donne le bleu du ciel, cette lumière serait considérablement affaiblie dans sa direction primitive. Au contraire, l’expérience montre que l’éclat des étoiles n’est pas modifié de manière appréciable par la proximité du Soleil.

D’autre part, des comètes ont été suivies dans ces régions et n’ont manifesté aucun ralentissement sensible alors que la matière si ténue qui les compose éprouverait une résistance énorme au passage de la part d’une atmosphère de cette densité.

Voici donc une série de faits expérimentaux qui imposent à l’attention de tous la théorie de relativité. Sa pleine intelligence demande un grand effort : il faut se dégager d’habitudes ancestrales dont notre langage est tout imprégné ; il faut remanier ces catégories du temps et de l’espace que nous considérions comme des formes nécessaires de notre pensée. Nous ne devons pas être surpris de constater que des moyens d’investigation expérimentale plus précis nous conduisent à cette nécessité : nos idées sont formées par l’expérience du passé, personnelle ou héréditaire, et leur adaptation progressive aux faits, douloureuse parfois mais toujours saine et fortifiante, ne saurait être éludée.