Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/104

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naissance d’Agni[1], fils du Mouni Sandila. Heureux l’homme qui a pu entendre ce chant ! qui a pu voir le sacrifice du vertueux prince Dilîpa ! Sa piété sans doute lui ouvrira le chemin du ciel.

Dans les mondes Soumédhas résident les Pitris du Pradjâpati Cardama, issus de Poulaha, nobles, généreux, grands parmi les Dwidjas[2]. Ils demeurent au milieu de l’air, errant çà et là dans des mondes mouvants, et sont formés de Vêsyas jouissant du fruit de leurs œuvres.

La vierge issue de leur esprit se nomme Viradjâ : elle fut la mère d’Yayâti, l’épouse de Nahoucha, l’aïeule de l’illustre race des Vrichnis et des Andhacas.

Je te dirai enfin quels sont les Pitris de la septième classe, appelés Somapas, enfants de Swadhâ et de Bhrigou[3]. Les Soûdras, fils d’Hiranyagarhha[4], composent cette classe, qui demeure au milieu de l’air, dans des mondes que l’on appelle Mânasas.

La vierge qui a dû sa naissance à leur pensée, est Narmadâ, rivière fameuse qui coule vers le midi, pour y répandre la fécondité. Épouse de Pouroucoutsa, elle fut mère de Trasadasyou.

Le Pradjâpati Manou, par une prévoyante succession des êtres, a pourvu aux Srâddhas dès la première création de tous les Pitris : il veut que l’indifférence soit extirpée, et Srâddhadéva, dit-on, a la charge de veiller à l’exécution de ses règles pieuses. Dans une coupe faite d’argent, ou du moins ornée de ce métal, on présente aux mânes la swadhâ ; et cette offrande les

    sonnifiée. Ce sont donc les mondes enveloppés de lumières ou du sein desquels naît la lumière. Voy. Nouv. Journ. asiat. no 64, p. 292 et suiv.

  1. Agni est le dieu du feu, qui, dans une de ses incarnations, fut fils du Mouni Sandila.
  2. Dwidja se dit également des individus des trois premières castes. J’ai laissé exprès cette expression indéterminée.
  3. Ce passage est presque un hémistiche des lois de Manou, lect. iii, sl. 198. Il y a dans les deux auteurs l’épithète कवि cavi (poëte), mise à la place d’un nom propre. Dans les lois de Manou, c’est Bhrigou que cette épithète désigne, parce qu’on regarde ce Richi comme l’auteur du poème. S’agit-il ici du même personnage ? C’est ordinairement le fils de Bhrigou, Soucra, que l’on distingue par le nom de Cavi ; mais comme le Harivansa renferme quelquefois des fi’agments de vers des lois de Manou, j’ai supposé que celui-ci avait été copié comme les autres, et qu’il devait être traduit suivant la pensée de l’original : d’autant plus que Soucra s’appelle Câvya, mot que l’on peut regarder comme un nom patronymique dérivé de Cavi.
  4. Brahmâ fut ainsi nommé, parce qu’il s’était renfermé dans l’œuf d’or au commencement du monde.