Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/160

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rance du dieu donna à Bali une tranquillité parfaite. Tous ses enfants reçurent d’un illustre Mouni une instruction solide, qui dissipa en eux les ténèbres de l’ignorance, et les fit briller de tout l’éclat du savoir. Ils détestèrent le vice. Bali les fit sacrer tous les cinq ; alors heureux père et prince vénéré, animé de l’amour de la dévotion, il s’y livra entièrement. Enfin respecté de tous les êtres, il retourna près de Câla[1] qu’il assiste dans ses fonctions, et rentra dans son royaume infernal.

Les peuples sur lesquels régnèrent ses cinq enfants sont les Angas, les Bangas, les Souhmacas, les Calingas et les Poundracas[2].

Apprends quelle fut la postérité d’Anga. Il eut pour fils le grand roi Dadhivâhana. Dadhivâhana fut le père du prince Diviratha ; Diviratha, du sage Dharmaratha, qui confondit ses ennemis par sa puissance ; et Dharmaratha, de Tchitraratha.

Dharmaratha fit, sur le mont Vichnoupada[3], un sacrifice avec Indra, et ce grand prince y but le soma[4].

De Tchitraratha naquit Dasaratha, surnommé Lomapada, dont la fille se nomma Sântâ. Il eut pour fils un héros fameux, nommé Tchatouranga, qu’il dut à la protection de Richyasringa[5]. Tchatouranga donna le jour à Prithoulâkcha ; Prithoulâkcha, à l’illustre roi nommé Tchampa, qui habita la ville de Tchampâ[6], auparavant Mâlinî, et qui, par la bienveillante intercession de Poûrnabhadra[7] obtint un fils appelé Haryanga. Celui-ci eut pour protecteur le fils de Vibhândaca, qui lui servit de bouclier contre ses ennemis, et qui par des mantras particuliers fit descendre pour lui sur la terre un char merveilleux.

Le fils de Haryanga se nomma Bhadraratha. De Bhadraratha naquit le roi Vrihadcarman ; de Vrihadcarman, Vrihaddarbha ; de Vrihaddarbha, Vrihanmanas ; du grand roi Vrihanmanas, le vaillant Djayadratha ; de Djayadratha, Dridharatha ; de Dridharatha, Viswadjit ; de Viswadjit, Carna ; et


    ser que la distinction des castes provient de celle des couleurs de la peau humaine.

  1. Câla est ici le même qu’Yama, juge des hommes et souverain de l’enfer ou Nâraca.
  2. Voy. la note 10.
  3. Sur le manuscrit dévanâgari de Paris, au lieu de Vichnoupada, on lit Câlandjara, le Callinger, montagne du Bundelcund.
  4. Jus de l’asclepias acida, qu'on buvait dans les sacrifices.
  5. Voy. dans les notes de Sacountalâ, p. 201, l’épisode de Richyasringa, traduit du Râmâyana.
  6. Ville du Bhâgalpore.
  7. Je suppose que c'est une épithète de Richyasringa, fils de Vibhândaca.