Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ravas Câlî lui donna aussi un autre fils bien-aimé, Vitchitravîrya, monarque ami de la justice et pur de tout péché. L’épouse de Vitchitravîrya conçut de Crichna-Dwêpâyana[1] trois fils, Dhritarâchtra, Pândou et Vidoura.

Dhritarâchtra eut de Gândhârî cent fils, dont l’aîné fut le prince Douryodhana.

De Pândou naquit Ardjouna, surnommé Dhanandjaya : le fils d’Ardjouna fut Abhimanyou, surnommé Sôbhadra, du nom de sa mère Soubhadrâ : le fils d’Abhimanyou fut Parîkchit ton père, ô Djanamédjaya.

Telle est l’histoire de la race de Poûrou, dont tu es sorti[2]. Je vais te parler maintenant des familles de Tourvasou, de Drouhya, d’Anou et d’Yadou.

Tourvasou donna le jour à Vahni ; Vahni, à Gobhânou ; Gobhânou, à l’invincible monarque Trêsânou ; Trêsânou, à Carandhama ; Carandhama, à Maroutta. Je t’ai déjà parlé d’un roi Maroutta, fils d’Avikchita.

Maroutta n’avait point d’enfants : par ses sacrifices et ses présents magnifiques, il obtint une fille, nommée Sammatâ qu’il accorda, comme cadeau de sacrifice[3] au grand Samvartta. Il adopta aussi pour fils un prince de la race de Poûrou, le vertueux Douchmanta[4]. C’est ainsi que par suite d’une imprécation d’Yayâti, la famille de Tourvasou s’éteignit, et fut remplacée par celle de Poûrou.

De Douchmanta naquit le roi Carouthama, et de Carouthama naquit


    leur grand oncle. Il n’eut point d’enfants, et nous avons déjà dit que les Indiens font une fois par an des libations funéraires en son honneur, afin de remplir envers lui le devoir de fils.

  1. Les uns disent que ces trois princes furent fils de Vitchitravîrya ; les autres, que ce roi étant mort sans enfants, son frère de mère, nommé Vyâsa, autrement Crichna-Dwépâyana, épousa sa veuve dont il eut Dhritarâchtra et Pândou, et, de plus, l’esclave de cette princesse, qui lui donna Vidoura. Chez les Juifs, c’était aussi l’usage que les frères suscitassent de même des enfants à la veuve de leur frère. Cette espèce d’enfant chez les Indiens s’appelait क्षेत्रज​ kchétradja. Voy. lois de Manou, lect ix, sl. 167. Il est permis aussi de ne voir dans cette paternité de Vyâsa qu’une paternité toute spirituelle : il n’a peut-être été que le tuteur de ces jeunes princes et leur gourou.
  2. Le manuscrit de M. Tod termine ici la xxxiie lecture. Ce qui suit forme la xxxiiie ; celle qui porte ici le n° 33 est sur ce manuscrit la xxxive, et ainsi de suite.
  3. A la fin des sacrifices, on fait des cadeaux aux Brahmanes présents : ces cadeaux portent le nom de दक्षिणा dakchinâ.
  4. C’est le Douchmanta que nous avons vu tout à l’heure, le père de Bharata et l’époux de Sacountalâ. Il parait qu’il eut deux fils, Bharata et Carouthama.