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QUARANTE-DEUXIÈME LECTURE.

pitié pour les maux des autres. Ils arriveront par cette suite de calamités à l’époque du crépuscule (Sandhyâ) du Cali-youga, où tous les êtres cesseront d’exister. À cet âge succédera celui que l’on appelle Crita, âge de vertu et de perfection.

Ces manifestations divines que nous venons de citer, et beaucoup d’autres encore où différents dieux viennent aussi jouer un rôle, sont rapportées dans les Pourânas, par les maîtres de la science sacrée, pour exalter la gloire du souverain maître des mondes. En écoutant ces antiques histoires, consignées dans les Vèdes et les saintes écritures, les dieux éprouvent un vif sentiment d’admiration et les Pitris se livrent à des transports de joie. Quant au mortel qui, dans la posture du respect et de l’adoration[1], entend le récit de ces métamorphoses merveilleuses, il est délivré de tous ses péchés, et il obtient pour longtemps, par la faveur de Vichnou, la fortune, les richesses et les plaisirs.

QUARANTE-DEUXIÈME LECTURE.

COMBAT MERVEILLEUX DE TÂRACÂ[2] ; PROMESSE DE VICHNOU.

Vêsampâyana dit :

Ô roi, je te dirai comment Vichnou, dans le Crita-youga, fut Vichnou et Hari ; comment il est Vêcountha[3] parmi les dieux et Crichna parmi les hommes ; comment ici-bas il est Îswara[4], voie secrète et impénétrable de toutes les œuvres passées et futures.

Celui qui est à la fois l’être simple et matériel[5], est aussi Nârâyana,

  1. Cette posture est celle du critândjali. Voyez lecture v, pag. 29.
  2. Târacâ signifie étoile. Cette lecture et les suivantes renferment plusieurs fictions allégoriques ayant rapport à l’astronomie, ou du moins à la météorologie, et dans lesquelles les poètes puisent souvent des allusions.
  3. Nom patronymique formé du nom de Vicounthâ, femme de Soubhra et mère d’un avatare de Vichnou. On donne de ce mot d’autres étymologies moins positives.
  4. Voyez lecture i, pag. 5. Ce mot signifie ordinairement seigneur.
  5. Cette épithète mérite d’attirer l’attention du lecteur, parce qu’elle est composée d’un mot remarquable, qui rappelle un symbole