Page:Langlois - Harivansa ou histoire de la famille de Hari, tome 1.djvu/26

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que le Dieu, enveloppant tout le ciel de sa grandeur, l’animait par sa présence. Sataroûpâ, après s’être livrée pendant dix mille ans à de pénibles austérités, obtint pour époux ce Pouroucha Manou, brillant de vertu et de piété[1]. C’est lui qui est connu sous le surnom de Swâyambhouva (fils de Swayambhou). Son règne fut de soixante et onze yougas.

Ce Pouroucha, fils de Virâdj, engendra Vira de Sataroûpâ. Celui-ci eut de Câmyâ, Priyavrata et Outtânapada[2].

Ô noble guerrier, il y eut aussi une Câmyâ[3], fille du Pradjâpati Cardama. Elle épousa Priyavrata, et lui donna quatre fils, Samrâdj, Coukchi, Virâdj et Prabhou.

Le patriarche Atri adopta Outtânapada, qui de la belle Soûnritâ, fille de Dharma, eut aussi quatre enfants, Dhrouva, Kîrtimân, Âyouchmân et Vasou. La naissance de Dhrouva fut brillante et célébrée par un sacrifice de cheval. Pendant trois mille années divines, ô noble fils de Bharata, il s’adonna aux exercices de la pénitence, et se prépara un trésor de gloire et de mérites. Père et maître de la nature, Brahmâ, satisfait de sa piété, lui donna une demeure pareille à la sienne, demeure inébranlable, en face des Saptarchis[4]. C’est en voyant sa grandeur et sa glorieuse élévation, qu’Ousanas, instituteur des dieux et des Asouras, a fait ce sloka : « Ô puissance de l’austérité ! ô force de la science sacrée ! ô prodige ! Voilà les Saptarchis qui se placent à la suite de Dhrouva. »


Sambhou, femme de Dhrouva, enfanta Slichti et Bhavya. Slichti eut de Soutchhâyâ cinq fils, modèles de pureté : Ripou, Ripoundjaya, Pouchpa[5], Vricala et Vricatédjas.

  1. Voyez dans l’Oupnék’hat, t. I, p. 123, la description des diverses métamorphoses de Sataroûpâ (centiformis) fécondée par Manou sous toutes ses formes différentes.
  2. Outtânapada est, dans la sphère indienne, le nom de l’étoile β de la Petite Ourse.
  3. Le texte ici ne s’explique pas clairement sur le nom de la femme de Priyavrata, qu’ailleurs on nomme Varhichmatî, fille de Viswacarman. Le nom du Pradjâpati Gardama signifie limon, terre.
  4. J’ai déjà prévenu le lecteur que ces antiques histoires n’étaient souvent que des allusions astronomiques. Dhrouva est l’étoile polaire ; Brahmâ demeure au mont Mérou, pôle des Indiens. Non pas que je croie que tout est fiction dans ces anciennes légendes ; mais je pense que ceux qui ont arrangé la sphère indienne, y ont introduit ces noms de patriarches, et que les poëtes ont ensuite confondu l’histoire et la fable. Voyez l’histoire des sept Richis et de Dhrouva dans le Câsi-khanda, section du Scanda-pourâna.
  5. Les manuscrits ne sont pas d’accord sur ce mot. Au lieu de Pouchpa, l’un porte Vipra, et l’autre Kchipra.