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saison (ritou)[1]. Une année renferme deux semestres appelés ayanas[2] ; un Ayana, trois saisons (ritou). Des deux Ayanas, Tun est méridional et l’autre septentrional.

Le mois ainsi composé de deux Pakchas est reconnu par les savants pour être un jour entier des Pitris, dont le Pakcha noir[3] est le jour, et le Pakcha blanc la nuit. C’est pendant le Pakcha noir, qui est le jour des Pitris, qu’on célèbre le srâddha[4] en leur honneur.

Ce qui, suivant le calcul humain, est une révolution annuelle (samvatsara), est un jour entier des dieux : l’Ayana septentrional est leur jour, l’Ayana méridional est leur nuit. C’est là ce que nous ont enseigné les sages et les savants.

Dix années des dieux font un jour de Manou ; dix jours des dieux font un Pakcha de Manou ; dix Pakchas des dieux, un mois de Manou ; douze mois des dieux, une saison (ritou) de Manou : tel est le secret des hommes instruits.

Quatre mille années (varcha) composent l’âge (youga) appelé Crita. Le Sandhyâ et le Sandhyânsa[5] de cet âge sont chacun de quatre cents ans.

Le Trétâ est formé de trois mille ans ; son Sandhyâ et son Sandhyânsa, de trois cents chacun.

  1. Les Indiens comptent six saisons dont voici les noms : sisira, vasanta (printemps), grichma (été), varcha, sârada (automne), hémanta (hiver).
  2. Ayana signifie route : c’est une moitié de l'écliptique coupée par l'équateur.
  3. Le mois lunaire est partagé en deux moitiés : le Pakcha noir est celui qui court de la pleine lune à la nouvelle ; le Pakcha blanc va de la nouvelle à la pleine lune. Les Pitris ou mânes habitent le côté non éclairé de la lune, qui est divisée en seize parties appelées calâs ; et comme on croit que la lune est le réservoir de l’ambroisie, on suppose que, chaque jour de son déclin, les Pitris et les dieux prennent une de ces parties.
  4. On appelle srâddha les cérémonies funèbres célébrées en l’honneur des mânes. Voyez aussi les Recherches asiatiques, tome vii.
  5. Le Sandhyâ est une période de temps qui s’écoule au commencement de chaque âge. Ce mot signifie crépuscule. On distingue le crépuscule du matin, qui précède l'Youga, et le crépuscule qui le suit : c’est ce crépuscule du soir qu’on appelle aussi Sandhyânsa, ou partie du Sandhyâ. Au lieu de Sandhyâ, on dit encore Sandhi, qui signifie nœud, conjonction. On peut remarquer, sur l'emploi du mot youga, que c’est un âge simple, comme le Crita ou le Trétâ, etc., ou bien la réunion des quatre âges : dans ce dernier sens on l’appelle encore mahâyouga ou grand Youga. Voici le calcul pour retrouver les douze mille années divines. Crépuscule du matin, ou Sandhyâ du Crita ... 400 Crita-youga ... 4000 Crépuscule du soir, ou Sandhyânsa ... 400 Crépuscule du matin ou Sandhyâ du Trétâ ... 300 Trétâ-youga ... 3000 Sandhyânsa ... 300 Sandhyâ du Dwâpara ... 200 A reporter ... 8600