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Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/290

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Au nord et à l’ouest, la première ligne se compose de courtines reliant des tourelles arrondies et couronnées d’une galerie munie d’échauguettes, portées sur des consoles, formant, sur la plus grande partie du pourtour de la forteresse, un véritable hourdage de pierre. Ce couronnement présente une grande analogie avec les premiers parapets munis d’échauguettes qui aient existé en France, où nous les voyons apparaître dans les murailles d’Aigues-Mortes et au château de Montbard en Bourgogne, sous le règne de Philippe le Hardi. Mais au Qala’at-el-Hosn, il est impossible de ne pas leur assigner une date bien antérieure.

Au-dessus de ce premier rang de défenses s’étend une banquette bordée d’un parapet crénelé avec meurtrières au centre de chaque merlon. Ici nous retrouvons un usage généralement suivi en Europe dans les constructions militaires durant le XIIe et le XIIIe siècle : les tourelles dominent la courtine, et des escaliers de quelques marches conduisent des chemins de ronde sur les plates-formes.

Chaque tour renferme une salle éclairée par des meurtrières, et dans les courtines s’ouvrent à des intervalles réguliers de grandes niches voûtées en tiers-point, au fond desquelles sont percées de hautes archères destinées à recevoir des arbalètes à treuil ou d’autres engins de guerre du même genre. En France, dès le commencement du XIIIe siècle, ces défenses, peu élevées au-dessus du niveau du sol, n’étaient déjà plus en usage, ayant l’inconvénient de signaler aux assaillants les points les plus faibles de la muraille ; mais, au Krak, nous ne les trouvons employées que sur les faces de la forteresse couronnant des escarpes, et, par suite, à l’abri du jeu des machines, tandis que vers le sud les murs sont massifs dans toute leur longueur.

La tourelle qui se trouve à l’angle nord-ouest de la première enceinte est surmontée d’une construction arrondie d’environ 4 mètres de hauteur. Ce fut, selon toute apparence, la base d’un moulin à vent, si nous en jugeons par le nom moderne, Bordj et-Tahouneh (la tour du moulin), ainsi que par les corbeaux sur lesquels s’appuyaient les potelets et