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Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/50

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degrés d’avancement. D’abord, l’ecclesia primitive, où tous les membres sont également inspirés de l’Esprit. — Puis les anciens ou presbyteri prennent, dans l’ecclesia, un droit de police considérable et absorbent l’ecclesia. — Puis le président des anciens, l’episcopos, absorbe à peu près les pouvoirs des anciens et par conséquent ceux de l’ecclesia. — Puis les episcopi des différentes Églises, correspondant entre eux, forment l’Église catholique. — Entre les episcopi, il y en a un, celui de Rome, qui est évidemment destiné à un grand avenir. Le pape, l’Église de Jésus transformée en monarchie, s’aperçoivent dans un lointain obscur…. Ajoutons que cette transformation n’a pas eu, comme les autres, le caractère universel. L’Église latine seule s’y est prêtée, et même dans le sein de cette Église, la tentative de la papauté a fini par amener la révolte et la protestation.

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L’Église, au IIIe siècle, en accaparant la vie, épuisa la société civile, la saigna, y fit le vide. Les petites sociétés tuèrent la grande société. La vie antique, vie tout extérieure et virile, vie de gloire, d’héroïsme, de civisme, vie de forum, de théâtre, de gymnase, est vaincue par la vie juive, vie anti-militaire, vie de gens pâles, claquemurés. La politique ne suppose pas des gens trop détachés de la terre. Quand l’homme se décide à n’aspirer qu’au ciel, il n’a plus de pays ici-bas…. Le christianisme améliora les mœurs du monde ancien, mais, au point de vue militaire et patriotique, il détruisit le monde ancien. La Cité et l’État ne s’accommoderont, plus tard, avec le christianisme qu’en faisant subir à celui-ci les plus profondes modifications.

[Illustration : Chrisma, ou monogramme du Christ.]

« Ils habitent sur la terre, dit l’auteur de l’Épître à Diognète,