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Page:Langlois - La decouverte de l'Amerique par les Normands vers l'an 1000. Deux sagas islandaises, 1924.djvu/62

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la découverte de l’amérique

de Thorsness[1]. Alors, il arma son navire pour un voyage dans Eiriksvag et quand il fut prêt, Styr et les autres l’accompagnèrent au delà des îles. Eirik leur dit qu’il avait l’intention d’aller à la recherche de cette terre que Gunnbjorn, fils d’Ulf « le corbeau » avait vue, alors qu’il était drossé vers l’Ouest à travers la pleine mer, au temps où il découvrit les roches de Gunnbjorn[2].

Il ajouta qu’il reviendrait à ses amis s’il réussissait à trouver cette contrée. Eirik partit du Snoefelljôkull. Il trouva la terre. Il donna le nom de Midjôkull à l’endroit où il toucha, c’est ce que nous appelons maintenant Blaserkr. De là, il alla au Sud, le long de la côte, à la recherche des terres habitables. Il passa le premier hiver à l’île d’Eirik, près du milieu des établissements de l’Est[3] et au printemps, il vint à Eiriksfjord, où il avait élu domicile pour vivre. Dans l’été, il explora les contrées inhabitables de l’Ouest[4] et baptisa plusieurs endroits de la région.

Le deuxième hiver, il resta à Homar près de Hrafnsgnipa et le troisième été, il navigua vers le Nord, à Snoefell et dans tout le Hrafnsfjord ; puis dit qu’il aurait atteint le fond du Eiriksfjord.

Il revint alors et hiverna pour la troisième fois à Eiriksey, à l’embouchure de l’Eiriksfjord[5]. Dans le troisième été, il retourna en Islande et atterrit au Breidafjord. Il nomma le pays qu’il avait découvert Groenland, parce que, disait-il, les gens seraient attirés là par un si joli nom.

Eirik passa l’hiver en Islande et l’été suivant, partit pour coloniser le pays. Il s’établit dans le Brattalid dans le Eiriksfjord, les savants disent que ce même été où Eirik partit pour coloniser, 35 bateaux partirent du Breidafjord et du Borgafjord ;

  1. Le « Thorsness thing », Assemblée des notables du district de Thorsness, voir Première partie.
  2. Ce sont probablement des îles au large de la côte est du Groenland.
  3. Les phrases écrites en italique sont celles qui ayant trait directement aux voyages de Groenland au Vinland, serviront à l’étude même des conditions et à l’étude critique de la découverte.
  4. M. Fossum croit qu’il s’agit là de la Terre de Bafin (Vestri Obygd).
  5. Interpolation d’un passage d’un autre manuscrit.