Aller au contenu

Page:Langlois - La decouverte de l'Amerique par les Normands vers l'an 1000. Deux sagas islandaises, 1924.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
59
par les normands vers l’an mille

Ici commence un résumé de l’histoire des Groenlandais
Groenlendinga Pattr[1]

En suite de quoi, il faut dire maintenant comment Bjarni, fils d’Herjolf, partit du Groenland pour aller visiter le Jarl par qui il fut bien reçu. C’est alors que Bjarni raconta à Eirik[2] ses voyages, où il avait vu des terres (nouvelles) et l’on pensa qu’il avait manqué d’esprit d’entreprises, puisqu’il ne pouvait donner aucun renseignement sur ces contrées et le fait lui fut reproché. Bjarni fut nommé garde du corps du Jarl et retourna au Groenland l’été suivant. On y parlait beaucoup alors de voyages de découverte. Leif, le fils d’Eirik le Rouge, de Brattalid vint visiter Bjarni, fils d’Herjolf et lui acheta son navire.

Il rassembla un équipage qui se composa de trente-cinq hommes. Leif convia son père à être le chef de l’expédition, Eirik refusa en prétextant qu’il était âgé et ajouta qu’il était moins capable de supporter les risques d’une vie à la mer qu’autrefois. Leif répliqua que, malgré tout, il était un des plus capables à apporter la chance et Eirik céda aux sollicitations de Leif. Il quitta sa maison à cheval quand tout fut prêt pour le départ. À une courte distance du port, son cheval butta et il fut projeté à terre et blessé au pied, alors il dit : « Il ne m’est pas donné de découvrir plus de terres que celle où nous vivons maintenant, il faut nous séparer en ce moment ».

Eirik retourna à sa demeure de Brattalid et Leif continua vers le port avec ses trente-cinq compagnons, l’un d’eux était un homme du Sud (germain), nommé Tyrker. Ils mirent le bateau en état, Quand il fut prêt, ils mirent à la voile et trouvèrent d’abord cette terre que Bjarni avait rencontrée en dernier lieu. Ils en approchèrent et jetèrent l’ancre, mirent un canot à la mer et abordèrent. Ils ne virent point d’herbe, mais de grandes montagnes

  1. Les deux récits provenant sans doute d’une même source mais de versions différentes, sont mal reliés. La trame régulière reprend par la suite.
  2. Il ne s’agit probablement pas d’Eirik le Rouge, mais d’un Jarl demeurant en Islande ou en Norvège ; ou bien il y a une interpolation maladroite.