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ix
l’élément historique

Jonckbloet, après avoir cité ces lignes, reprend la question pour l’étudier à fond et mettre en relief ces allusions dont parle Fauriel.

Mais avant de chercher quelle part il faut faire à l’histoire, quelle part à la légende, dans cette première partie de notre chanson, je ferai remarquer, a priori, que la poésie a réuni deux faits qui n’ont pu être réunis dans la réalité : le couronnement de Louis et la conjuration qui devait empêcher son élévation au trône. Si quelqu’un a réellement essayé de s’opposer à l’avènement de Louis le Débonnaire, ses résistances n’ont pu se manifester du vivant de Charlemagne. Celui-ci était déjà âgé lorsqu’il couronna son fils, mais les années en affaiblissant ses forces ne lui avaient pas enlevé son prestige, et il n’était personne qui ne se courbât encore sous sa puissante main.

En admettant donc qu’une conspiration ait été tramée contre Louis, les conjurés devaient avoir pour but d’empêcher, non son couronnement, mais son avènement, et c’est à la mort du père seulement qu’il faut chercher les traces de leurs menées.

C’est pourquoi je distinguerai dans mes recherches ces deux points, que la légende a confondus, mais qui doivent être séparés dans l’histoire : le Couronnement et la Conspiration.

C’est en 813, quelques semaines avant la mort de l’empereur, qu’eut lieu cette imposante cérémonie du couronnement.

De bonne heure Charlemagne avait assigné un royaume à chacun de ses trois fils. Un testament, approuvé par les grands en 806, au plaid de Thion-