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l’élément historique

Montreuil figure certainement dans la cinquième partie du poème ; il y est formellement nommé :

Vait s’en li reis a Paris la cité,
Li cuens Guillelmes a Mosteruel sor mer[1].


De ce Guillaume, M. Dozy fait un vassal du duc Richard de Normandie, en s’autorisant des deux vers qui suivent :

Ge te desfi, Richarz, tei et ta terre,
En ton service ne vueil ore plus estre[2].

M. G. Paris a fait remarquer qu’à la fin du xe siècle le Pontieu relevait déjà, comme il l’a toujours fait depuis, de la couronne de France. Cependant comme les ducs de Normandie, aussi bien que les ducs de France et les comtes de Flandres, prétendaient à la suzeraineté du Pontieu, « l’exclamation de Guillaume citée par M. Dozy s’explique merveilleusement dans la bouche du comte de Montreuil-sur-Mer, qui était bien réellement le contemporain de Richard « le Vieux » de Normandie. Guillaume de Montreuil, le héros de l’épisode n° 5 du poème, est donc également celui de l’épisode n° 3. Si ces conjectures sont fondées, on voit que la poésie a conservé la trace des relations de Guillaume de Montreuil-sur-Mer avec la royauté carolingienne, sur lesquelles l’histoire est muette ; qu’elle nous le montre aussi, sûrement d’après une tradition antique, en guerre

  1. Vers 2648-9.
  2. Vers 1605-6.