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BIBLIOGRAPHIES UNIVERSELLES.

fondateurs de l’Institut international. L’entreprise de Bruxelles est, sans comparaison, la plus considérable de tous les essais modernes de Catalogue universel[1].

Un des principaux amis, en France, de l’Insititut international de Bibliographie de Bruxelles, M. H. Sébert, a résumé assez clairement le but de cette association, et l’œuvre accomplie jusqu’à présent par elle, en ces termes : « Un des objectifs principaux de l’Institut est d’établir un Répertoire prototype universel, dont l’exemplaire original doit être conservé au siège social de cette Institution. — Ce répertoire doit réunir les notices bibliographiques se rapportant aux œuvres de toute nature, publiées dans tous les pays. Il ne doit pas se borner aux titres des ouvrages publiés sous forme de volumes ; il doit comprendre aussi les sommaires des articles parus dans les recueils imprimés et les publications périodiques. — Il n’exclut même pas les titres des simples articles de journaux ou de revues, quand ceux-ci présentent un intérêt particulier[2]… — Un répertoire de ce genre ne peut avoir la prétention d’être jamais l’inventaire complet des productions intellectuelles du monde entier ; mais on peut concevoir qu’une organisation suffisamment puissante réussisse à assurer, au moins à l’exemplaire prototype, un développement qui lui permette d’approcher de cet idéal. — On peut même admettre qu’une organisation de ce genre fournira le moyen d’enregistrer, avec une régularité suffisante, les productions journalières de l’esprit humain, pour permettre de tenir à jour le Répertoire, lorsqu’il aura été constitué. »

  1. Il existe déjà une abondante littérature pour et contre les projets de l’Institut international de Bibliographie. On en trouvera l’indication dans le Bulletin publié, depuis 1896, par cet établissement. — Les projets de l’Institut ont excité, dans plusieurs pays, l’enthousiasme de quelques personnes ; mais ils ont été critiqués ou froidement accueillis par la grande majorité des spécialistes. Les observations critiques de M. Fr. Milkau qui, dans son ouvrage cité, résume la controverse, sont à la fois très modérées et, à notre avis, très pertinentes. Cf. P. Otlet, Le répertoire bibliographique universel, dans le Compte rendu du Congrès bibliographique tenu à Paris en 1898, t. II (Paris, 1900, in-8), p. 134-144.
  2. M. Sébert ajoute même, en cet endroit, que le Catalogue, tel qu’il le conçoit, doit être, jusqu’à un certain point, un Index : « Il admet, non seulement des sommaires bibliographiques simples, c’est-à-dire reproduisant purement et simplement les indications fournies par les titres mêmes, tels qu’ils sont imprimés, mais aussi des sommaires analytiques comportant des sous-titres explicatifs et même de véritables analyses. »