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ÉLÉMENTS DE BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE.

est, il est de nature à rendre des services : l’affirmative n’est pas douteuse. — Mais il importe de se demander s’il convient désormais, dans l’état actuel de la littérature générale et de la littérature bibliographique, de composer encore des « Bibliographies » générales « des bibliographies », comme J. Petzholdt l’a fait, avec raison et avec succès, en 1866.

À l’appui de la négative, on peut faire observer qu’il ne faut plus penser, désormais, comme H. Stein l’a très bien vu, à constituer un recueil complet, ou même approximativement complet, des répertoires bibliographiques qui existent. La bibliographie des bibliographies géologiques est contenue, dans la Bibliotheca bibliographica de Petzholdt, en quelques pages (p. 543, 566) ; or, le Catalogue des bibliographies géologiques de M. E. de Margerie (Paris, 1896, in-8) est un volume de xx-754 pages. De même, pour toutes les autres spécialités scientifiques. La Bibliotheca bibliographica complète ne peut être constituée, désormais, que par la réunion de ces vastes Bibliographies des bibliographies particulières à chacune des branches de la science qui existent déjà, qui sont en cours d’exécution ou que l’avenir verra paraître. — Ainsi, toute « Bibliographie » générale « des bibliographies » sera désormais une Bibliographie choisie. Mais, pour « choisir » entre les répertoires d’ouvrages géologiques, juridiques, historiques, etc., pour reconnaître les principaux, pour distinguer ceux qui sont utiles, et surtout pour les juger, le bon sens ne suffit pas ; la compétence technique est évidemment nécessaire. Il ne suffit pas d’avoir « vu » les répertoires dont on parle, il faut les avoir pratiqués. Or, personne n’est compétent dans toutes les spécialités scientifiques. Dès lors, ou bien le choix sera fait sans compétence : on sera exposé à citer, sur la foi des titres et d’un examen superficiel, des répertoires sans valeur ; ou bien on se contentera de citer les recueils célèbres, ceux qui, constamment demandés et maniés par les spécialistes dans les grandes bibliothèques, sont, de notoriété publique, hors de pair ; en ce dernier cas, le bon sens suffit, mais ne serait-il pas plus simple d’imprimer tout simplement la liste des instruments bibliographiques que les bibliothèques de premier ordre mettent à la disposition du public ? Bref, on ne voit pas bien ce que c’est qu’une Bibliotheca bibliogra-