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Page:Langlois - Monumens littéraires de l’Inde, ou Mélanges de littérature sanscrite.djvu/257

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et religion.

qui l’environne ? Tel est l’homme au milieu du monde. Il agit suivant son état, c’est sa première vocation ; mais il n’oublie pas aussi que la prière, l’aumône, la mortification sont des devoirs divins qui servent à le purifier[1]. Tranquille et retenu, doux et modeste, libre de toute affection particulière, il aime également ses semblables, il se voit lui-même, il voit Dieu dans les autres. »[2]

M’éloignant tout à coup de mon sujet, ai-je emprunté ces paroles à ces saints personnages que l’Église catholique révère, philosophes étonnans sans le vouloir, sans même le savoir ? Est-ce en ces termes que s’adressaient à leurs contemporains l’anachorète de la Thébaïde, le solitaire du mont Cassin, l’apôtre de la Savoie, ou le prêtre modeste, héros pieux de la charité chrétienne ? Est-ce un discours prononcé il y a quelques siècles, il y a mille à quinze cents ans, que je viens de traduire ? Non, tel était le langage que des philosophes indiens tenaient, il y a, dit-on, trois mille ans, aux hommes de ces temps inconnus. Ainsi parlaient un Capila, fondateur d’une doctrine toute contemplative ; un Vyâsa, réformateur plein de modération et père d’une école conciliatrice.

  1. Bh., l. XVIII.
  2. Ib., l. V, VI et XIII.