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[Lect. I.]
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RIG-VÉDA. — SECTION DEUXIÈME.

tes offrandes ! Lorsqu’un sacrifice a lieu, tu viens au foyer, oui, tu viens prendre ta place. Distingue nos feux, dont les rayons brillent entre le ciel et la terre. C’est ainsi qu’Indra mérita le nom de Gavéchana[1]; oui, le nom de Gavéchana que lui donnent ses protégés.

4. Ce fut sans doute jadis une œuvre mémorable de ta part, quand, dirigeant les Angiras, tu leur ouvris, Indra, oui, tu leur ouvris la retraite (des vaches célestes). Tu nous conduis aussi comme eux : tu combats et tu triomphes avec ceux qui t’offrent des libations. Tu renverses l’impie ; oui, l’impie, malgré toute sa rage.

5. Lorsqu’un chef héroïque, au moment du combat, rassemble ses gens pour le sacrifice, (ces hommes) avides de butin doivent triompher ; oui, (ces hommes) avides de butin doivent obtenir la victoire. Leur chef est entouré d’une nombreuse lignée : sa force dans les batailles le fait honorer. Puissent leurs hommages, avec la faveur d’Indra, leur procurer aussi bien celle des dieux ! oui, puissent ces hommages arriver jusqu’aux dieux !

6. Ô vous, Indra et Parvata[2], combattez devant nous ; et celui qui voudrait nous opprimer de ses armes, abattez-le ; oui, abattez-le avec la foudre. Ô héros, si tu viens dans notre maison décidé à confondre l’étranger, que ton arme, habile à frapper de tout côté, oui, (que ton arme) frappe nos ennemis de tout côté !


HYMNE XII.

À Indra, par Paroutchhépa.

(Mètres : Trichtoubh, Anouchtoubh, Gâyatrî, Atyachtî.)

1. Par le moyen du feu sacré, je veux purifier le ciel et la terre ; je veux brûler les méchants, et les régions qui ne reconnaissent point Indra. S’ils osent sortir, que nos ennemis soient frappés ; qu’ils jonchent de leurs cadavres les abords de leur retraite.

2. (Dieu) qui portes la foudre, marche vers tes ennemis ; et de ton pied, oui, de ton grand pied étendu, foule leurs têtes !

3. Brise, ô Mâghavan, la force de ces ennemis au sein de leur vile retraite ; oui, au sein de leur grande et vile retraite.

4. Tu as paru, et cinquante trois[3] de ces (ennemis) ont été détruits. C’est là ce qui fait ta gloire ; oui, c’est là ce qui fait ta gloire.

5. Indra, frappe toute cette troupe rougeâtre et terrible de Pisâtchas. Éloigne la race des Rakchasas.

6. Frappe, ô Indra, vaillamment et par-dessous[4]. Entends-nous ; le ciel et la terre ont brillé ; ô (dieu) qui portes la foudre, ils ont tremblé ; oui, ils ont tremblé à la vue de tes feux, ô (dieu) qui portes la foudre. Puissant, fort et terrible, tu marches armé. Nul ne pourrait te donner la mort, ô héros invincible, accompagné de tes auxiliaires ; oui, de tes vingt et un[5] auxiliaires.

7. Par ses libations (l’homme) assure le salut de sa maison ; par ses libations et ses sacrifices il abat les ennemis qui l’entourent ; oui, il abat les ennemis des dieux. Par ses libations et ses offrandes, il obtient l’abondance, la sécurité et des milliers de biens. À celui qui fait des libations Indra accorde une fortune convenable ; oui, une fortune convenable.


HYMNE XIII.

À Vâyou, par Paroutchhépa.

(Mètre : Atyachtî.)

1. Vâyou, que tes rapides coursiers t’amènent ici vers nos offrandes et vers nos libations du matin ; oui, vers ces libations de soma présentées le matin. Que la voix élevée de la Prière soit entendue de toi ; et, sur le char que traînent tes coursiers, viens, ô Vâyou, vers celui qui t’offre, oui, vers celui qui t’offre ce sacrifice.

2. Réjouis-toi, Vâyou, de ces heureuses boissons que nous te présentons en sacrifice, de ces (boissons) soignées qui brillent, oui, qui brillent de (doux) rayons. Quand de pieux compagnons s’assemblent pour le sacrifice autour d’un maître généreux, tes coursiers à l’instant viennent aussi frémir auprès de lui, pensant à sa libéralité ; oui, ils viennent, pensant à sa libéralité.

3. Vâyou attelle à son char deux coursiers légers, tantôt rouges, tantôt jaunâtres, et porteurs vigoureux ; oui, porteurs excellents et vigoureux. Puissant pour la destruction, il éveille la Prière qui semble endormie ; il éclaire le ciel et la terre, et fait entendre sa voix ; oui, il fait entendre sa voix en l’honneur de l’Aurore.

  1. Ce mot signifie venant vers les rayons.
  2. Voy. plus haut, p. 120, col. 2, note 5.
  3. Je ne me rends pas compte de ce nombre.
  4. Je me figure le nuage, dont la partie inférieure est déchirée par la foudre.
  5. Les vents sont au nombre de 21.