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[Lect. VI.]
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RIG-VÉDA. — SECTION DEUXIÈME.

nes et des sacrifices que nous avons préparés !

8. Puisse-t-il satisfaire tous ces (dieux) que nous avons à honorer, ce sacrifice que nous venons, ô sage Agni, d’accomplir en toi !


HYMNE XIV.

À Agni, par Somahouti.

(Mètre : Gâyatrî.)

1. Agni, accueille nos feux et nos offrandes. Exauce nos prières.

2. Enfant de l’offrande, toi que notre hymne a fait naître, puisse notre piété obtenir de toi promptement le fruit du sacrifice !

3. (Dieu) magnifique et opulent, digne de nos louanges, nous voulons t’honorer par nos chants.

4. Maître généreux, possesseur libéral de la richesse, écoute-nous, et combats nos ennemis.

5. Du haut du ciel donne-nous la pluie ; entoure-nous d’une abondance constante, d’une fécondité sans bornes.

6. Héraut (divin) et toujours jeune, sacrificateur digne lui-même de nos sacrifices, je t’invoque, j’implore ton secours. Accours à notre voix.

7. Sage et prudent Agni, tu viens à nous par une double naissance[1] ; tu es le messager (des dieux). Ta nature t’a fait notre ami.

8. (Dieu) sage et empressé, exauce nos vœux ; accomplis successivement nos sacrifices, et viens te placer sur ce cousa.


HYMNE XV.

À Agni, par Somahouti.

(Mètre : Gâyatrî.)

1. Agni, qui portes (nos offrandes)[2], (dieu) protecteur et toujours jeune, amène-nous l’heureuse et brillante opulence, si enviée de tous.

2. Puissions-nous n’être sujets à la haine ni d’un dieu ni d’un mortel ! Épargne-nous l’une et l’autre de ces deux inimitiés.

3. Puissions-nous avec toi braver toutes ces inimitiés, comme on brave des pluies d’orage !

4. Agni, (dieu) pur et purifiant, (dieu) digne de nos hommages, tu brilles au loin au milieu de nos invocations et de nos libations de beurre.

5. Agni, qui portes (nos offrandes), tu nous appartiens, toi que nous honorons au milieu des flammes, des libations et des hymnes[3].

6. Antique sacrificateur, noble enfant de la Force, (dieu) admirable, reçois nos offrandes et nos libations de beurre.


HYMNE XVI.

À Agni, par Somahouti.

(Mètre : Gâyatrî.)

1. Chante, comme pour lui donner plus de force, le glorieux et libéral Agni, porté sur son char rapide.

2. Heureux et invincible conducteur, en faveur du serviteur qui l’invoque, il renverse l’ennemi, et montre sa face resplendissante.

3. Il vient dans ses foyers, le matin et le soir, déployer ses rayons et recevoir nos louanges, (dieu) dont l’œuvre ne périt point.

4. Tel qu’un soleil, il étale ses splendides clartés, et pare (le monde) de ses flammes impérissables.

5. (Les prêtres) par leurs hymnes ont exalté le brillant Agni, qui dévore (les offrandes) et renferme toutes les richesses.

6. Nos intentions sont pures, et nous demandons pour nous l’alliance d’Agni, de Soma, des dieux. Puissions-nous être vainqueurs de nos ennemis !




LECTURE SIXIÈME.

HYMNE I.

À Agni, par Gritsamada.

(Mètre : Gâyatrî.)

1. Le sacrificateur, sage, éclairé, brillant et robuste, est venu s’asseoir à sa place. C’est Agni, qui possède la science des œuvres invincibles, qui se distingue entre tous par sa position, qui peut tout porter, et qui agite sa langue purifiante.

2. (Dieu) libéral, nous t’invoquons, et tu deviens pour nous un sauveur, un bienfaiteur.

  1. Il naît comme feu du sacrifice et comme feu solaire : de là son nom de divimâtri.
  2. Cette épithète est remarquable, Bhârata. Le commentaire donne ce mot comme étant un nom affecté aux prêtres.
  3. Le texte porte les vaches, les taureaux et les octopodes. J’ai pensé que, par le mot vaches, il fallait entendre, comme nous l’avons vu souvent, les flammes du foyer ; par le mot taureaux (oukchan), les libations ; et par le mot octopodes, les invocations divisées en huit padas. Il y a aussi un mètre appelé achtî. Le commentateur dit que le mot achtâpadi se rapporte à la vache quand elle est pleine, parce que ses pieds et ceux de son veau forment le nombre de huit. Le mot achtâpadi peut aussi désigner le plat des offrandes, divisé en huit compartiments. Voy. Dictionnaire de Wilson, achtângârghya. Le sacrifice dans lequel est offert le beurre sacré dans huit vases, est appelé achtâcapâla.