Page:Langlois - Rig Véda.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[Lect. IV.]
227
RIG-VÉDA. — SECTION TROISIÈME.

3. (Dieux) secourables, avec votre brillant attelage, avec votre char rapide, (venez) ; écoutez les chants de votre poëte. Ô Aswins, (dieux) sages et impétueux, nos ancêtres vous ont, (comme nous), exposé leurs besoins.

4. Écoutez-nous, et dirigez votre course de ce côté. Tous les hommes invoquent les Aswins. Tels que des amis, ils vous offrent ces liqueurs savoureuses et mêlées au lait de la vache. Le Soleil est à l’horizon, (venez avec lui).

5. Ô Aswins, le monde se colore. (Dieux) riches et secourables, les hommes célèbrent vos louanges. Arrivez vers nous par les voies que suivent les dieux. Nous avons pour vous des trésors de libations.

6. Vaillants héros, votre amitié est pour nous (comme) un domicile antique et fortuné. Que vos bienfaits se répandent sur la fille de Djahnou[1]. Heureux d’une amitié qui nous élève jusqu’à vous, nous voulons nous enivrer de vos douces liqueurs.

7. Jeunes et puissants Aswins, venez avec le Vent et vos chevaux partager notre joie. (Dieux) véridiques, doux et bienfaisants, buvez avec plaisir de notre soma nouveau.

8. Autour de vous, ô Aswins, les Offrandes viennent avec les Chants vous honorer de tout côté. Votre char, né dans le sacrifice et poussé par nos hymnes, parcourt maintenant le ciel et la terre.

9. Ô Aswins, le soma le plus savoureux a été versé pour vous. Venez, pour le boire, dans notre demeure. Votre char nous apporte une heureuse abondance, (ce char) qui aime à se rendre à l’appel (du père de famille) libéral de soma.


HYMNE IV.

À Mitra, par Viswâmitra.

(Mètre : Trichtoubh et Gâyatrî.)

1. Mitra, sensible à nos louanges, secourt les mortels. C’est Mitra qui soutient la Terre et le Ciel. Mitra regarde les hommes sans jamais fermer l’œil. Mitra est honoré par nos holocaustes et nos offrandes de beurre.

2. Ô Mitra, (divin) Aditya ! qu’il soit dans l’abondance, le mortel qui t’offre les dons du sacrifice. (L’homme) que tu protéges ne connaît ni la mort ni la défaite ; le mal ne le touche ni de loin ni de près.

3. Exempts de péché, heureux (des présents) d’Ilâ[2], posant nos genoux sur la terre (sacrée), et poursuivant les rites pieux, puissions-nous obtenir la faveur de l’Aditya Mitra !

4. Il vient de naître, ce Mitra digne de nos hommages et de notre culte, ce roi sage et puissant. Puissions-nous posséder la faveur et l’heureuse amitié de ce (dieu) adorable !

5. C’est un grand Aditya que nous ne pouvons aborder qu’avec respect. Il protége les mortels, et mérite nos chants et nos adorations. À ce Mitra, digne objet de nos louanges, que (nos prêtres) offrent dans les feux d’Agni un holocauste qui lui plaise.

6. Le divin Mitra est le soutien des hommes ; son secours est fécond en bienfaits, et ses présents sont glorieux.

7. Mitra, en s’étendant, remplit le ciel de sa grandeur, et la terre de son opulence.

8. Les cinq espèces d’êtres[3] honorent Mitra, qui par sa force triomphe de ses ennemis. Il est le soutien de tous les dieux.

9. Mitra, se mêlant aux Dévas et aux enfants d’Ayou, donne aux mortels assis sur le gazon (sacré) l’abondance qu’ils ont méritée par leurs œuvres pieuses.


HYMNE V.

Aux Ribhous[4], et à Indra, par Viswâmitra.

(Mètre : Djagatî.)

1. Nobles fils de Soudhanwan, ô vous qui avez la puissance de confondre vos ennemis, voici nos prêtres[5], qui sont vos parents par la (sainte) pensée ; avec le sacrifice ils renouvellent ces œuvres merveilleuses qui vous ont fait obtenir une part dans les offrandes.

2. Oui, par cet art avec lequel vous avez divisé la coupe (du sacrifice), par cette adresse pieuse avec laquelle vous avez recouvert d’une peau (nouvelle) une (vieille) vache, par cette (sainte) pensée avec laquelle vous avez formé les chevaux azurés (d’Indra), ô Ribhous, vous avez mérité le titre de dévas.

  1. La fable donne pour fille au roi Djahnou la rivière du Gange. Voy. Harivansa, tome I, pages 120 et 147.
  2. Le commentaire croit que le mot ilâ est ici synonyme de nourriture sacrée.
  3. Voy. page 45, col. 1, note 1.
  4. Le texte les désigne par le mot Ousidj.
  5. Voy. page 51, col. 1, note 1.