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[Lect. VIII.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

orientales quand ils se lèvent, sages et sauveurs, reçoivent (nos présents), disposés à nous soutenir ; et immortels, équitables, qu’ils brillent avec éclat.

3. Je chante la grande Aditi, la Mer, la divine Swasti[1] : qu’elles nous soient favorables. Aurore et Soir, Nuit et Jour, soyez à l’abri de tout danger et conservez-nous.

4. Qu’Aryaman, que Varouna connaisse la voie (de notre sacrifice) ; qu’Agni, maître de l’offrande (sainte), suive une route convenable. Ô Indra et Vichnou, célébrés par nos hymnes, accordez-nous une protection pleine de force ; (donnez-nous) le bonheur et la puissance.

5. J’invoque les secours de Parwata, des Marouts, de Bhaga, sauveur divin. Que le maître du mal[2] (Varouna) nous délivre des dangers dont nous menacent nos semblables, et Mitra, des dangers que nous font courir nos amis.

6. Chantez le Ciel et la Terre avec Ahirboudhnya[3] ; (chantez) ces deux divinités avec les (dieux) amis qui amènent les eaux[4]. Jaloux de répandre leurs bienfaits, que ceux-ci, brillants et sonores, délivrent les rivières qui semblent pressées de courir à la mer.

7. Que la divine Aditi nous protége avec les Dieux. Qu’(Indra), dieu sauveur et vigilant, nous conserve. Nous ne pouvons dignement honorer ni Mitra, ni Varouna, ni Agni.

8. Agni est le maître de l’opulence, Agni (est le maître) du bonheur. Qu’il nous les donne en présent.

9. Aurore, bonne, riche et féconde, apporte-nous de nombreux trésors.

10. Que Savitri, Bhaga, Varouna, Mitra, Aryaman, Indra, viennent heureusement vers nous avec leurs richesses.


HYMNE VI.

Au Ciel et à la Terre, par Vamadéva.

(Mètres : Trichtoubh et Gâyatrî.)

1. Ô Ciel et Terre, (dieux) grands et bons, brillez au bruit de nos hymnes pieux, au moment où (Pardjanya), couvrant votre large surface, mêle ses mugissements au son des vents qui le poussent.

2. Dieux cléments et féconds, bons et justes, pères des dieux et dignes avec eux de nos sacrifices, directeurs de nos saintes cérémonies, arrêtez-vous ici au bruit de nos hymnes pieux.

3. Ce fut sans doute un excellent ouvrier celui qui, au milieu des mondes, a engendré le Ciel et la Terre, larges, beaux, brillants et profonds, uniques dans leur espèce[5], et qui, dans sa puissante sagesse, leur a donné un mouvement commun.

4. Ô Ciel et Terre, je vous invite à partager notre joie[6] et à venir prendre ces mets et ces offrandes que consacrent les épouses (des dieux)[7]. Larges, étendus, adorables, protégez-nous. Que la Prière devienne pour vos serviteurs comme un char favorable.

5. Ô Ciel et Terre, nous vous apportons notre tribut d’hymnes et d’heureuses invocations.

6. Vous déployez à l’envi l’un de l’autre la force de votre corps pur et brillant, et vous méritez sans cesse votre part dans nos sacrifices.

7. Grands (dieux), vous accomplissez, vous réalisez, vous comblez les vœux de celui qui est votre ami. Venez vous asseoir à notre sacrifice.


HYMNE VII.

À divers dieux, par Vamadéva.

(Mètres : Anouchtoubh, Trichtoubh et Poura-Ouchnih.)

1. Avec le maître de la plaine[8] pour ami, nous sommes sûrs de la victoire. Il donne à celui qui nous ressemble et vache, et cheval, et délices de tout genre.

2. Ô maître de la plaine, envoie-nous les eaux aussi douces que le miel, comme la vache nous cède son lait. Que les maîtres de la pureté[9] nous donnent des ondes non moins pures que le beurre qui tombe en flots de miel.

3. Que les plantes, que les cieux, les ondes, l’air, soient pour nous aussi suaves que le miel.

  1. La bénédiction du prêtre personnifiée.
  2. Pâtpati ; Varouna est le soleil de nuit, et comme tel il est considéré comme présidant au mal.
  3. Voy. page 161, col. 2, note 1.
  4. Je pense que les vents sont désignés par ces mots (Ichtâh).
  5. Avansa.
  6. Je traduis ainsi l’adjectif sadjochâs, que le commentateur fait rapporter au ciel et à la terre en l’expliquant par ces mots : Parasparam samgate.
  7. Les épouses des dieux sont les Prières et Invocations. J’ai rendu par cette idée l’épithète patnîvat. Au lieu de traduire varoûtha par le sein de griha, j’ai choisi celui de dhana.
  8. Kchétrapati : c’est sans doute un nom de Roudra. Quelques-uns attribuent cette épithète à Agni.
  9. Ritapati : épithète du Vent.