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[Lect. VIII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION TROISIÈME.

Chanté par nous, comme autrefois par Atri, exauce-nous, toi qui es le gardien de nos corps.

10. Mortel, j’invoque un immortel ; je t’honore et de cœur et de bouche. Ô Agni, possesseur de tous les biens, mets en nous l’abondance ; que j’obtienne de toi avec mes enfants une immortelle vie.

11. Ô Agni, possesseur de tous les biens, tu donnes la félicité à l’homme pieux. Il obtient de toi une riche bénédiction en vaches, en chevaux, en guerriers, en enfants.


HYMNE XIII.
À Agni, et autres dieux, par Vasousrouta.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Au brillant Agni, (surnommé) Djâtavédas[1], et Sousamiddha[2], offre de copieuses libations de beurre.

2. Le (dieu) sage et invincible, dont le bras a la douceur du miel, (ce dieu appelé) Narâsansa[3] favorise ce sacrifice.

3. Ô Agni, (nommé) Ilita[4], amène ici sur ton char fortuné le magnifique Indra. Que cet ami vienne à notre secours.

4. (Dieu) brillant, étends-toi pour nous comme un doux tapis. Comble-nous de tes bienfaits.

5. Portes divines (de l’enceinte sacrée), ouvrez-vous pour laisser passer les (dieux) protecteurs. Complétez le sacrifice.

6. Nous honorons la Nuit et l’Aurore, grandes et belles, toutes deux mères de Rita, et source féconde d’abondance.

7. Divins sacrificateurs[5], célébrés pour votre course aussi rapide que celle du Vent, rendez-vous tous deux au sacrifice des enfants de Manou.

8. Que les trois déesses, bonnes et fortunées, Ilâ, Saraswatî, Mahî[6], viennent s’asseoir sur notre gazon.

9. Maître favorable, ô Twachtri, viens pour embellir (notre vie). Garde-nous dans les sacrifices.

10. Ô Vanaspati,[7] apporte l’holocauste là où tu vois célébrer les mystères divins.

11. Swâhâ[8] pour Agni et pour Varouna ! Swâhâ pour Indra ! Swâhâ pour les Marouts ! holocauste pour les dieux !


HYMNE XIV.
À Agni, par Vasousrouta.
(Mètre : Panktî.)

1. Je chante cet Agni qui est notre refuge, et vers lequel accourent, comme vers leur demeure, et les vaches (du sacrifice), et les rapides coursiers[9], et les Dévas immortels. Apporte l’abondance à tes chantres.

2. Je chante cet Agni qui est notre refuge, et vers lequel accourent avec empressement et les vaches (du sacrifice), et les coursiers légers, et les fidèles de haute naissance. Apporte l’abondance à tes chantres.

3. Agni, qui voit tout, donne à ses serviteurs la force et le bonheur. Disposé à nous accorder la richesse, il vient avec joie vers l’offrande qu’on lui a préparée. Apporte l’abondance à tes chantres.

4. Divin Agni, nous allumons (ici) tes feux immortels, et en même temps dans le ciel resplendit ton admirable flambeau. Apporte l’abondance à tes chantres.

5. Ô Agni, maître d’une pure lumière, beau et secourable, chef du peuple, porteur des holocaustes, je te présente et l’hymne et l’offrande. Apporte l’abondance à tes chantres.

6. Parmi les Feux[10], ceux (du sacrifice) contiennent les biens les plus précieux ; ils donnent la force, le plaisir ; ils reçoivent les libations diverses. Apporte l’abondance à tes chantres.

7. Ô Agni, tes rayons s’étendent, pareils à des coursiers qui d’un pas empressé iraient se mêler à la troupe des vaches (sacrées)[11]. Apporte l’abondance à tes chantres.

  1. Voy. page 69, col. 1, note 1.
  2. Voy. page 47, col. 2, note 2.
  3. Voy. page 48, col. 1, note 1.
  4. Voy. page 48, col. 1, note 1.
  5. Voy. page 48, col. 1, note 3 ; et page 135, col. 1, note 9. Le commentateur dit ici que ces deux divinités sont Agni et Aditya.
  6. Voy. Section I, lecture I, hymne XIII, vers 9.
  7. Voy. page 48, col. 1, note 6.
  8. Voy. page 48, col. 1, note 7. Le lecteur aura remarqué les rapports qu’il y a entre cet hymne et ceux qui se trouvent page 47 et 134.
  9. Ces vaches, ces chevaux, ce sont les libations, les flammes, les rayons, cortége naturel d’Agni.
  10. Il y a des feux de différentes espèces ; il y en a qu’on appelle vêdicas, d’autres lôkicas, d’autres dhichnyas.
  11. Pour entendre ce passage il faut se rappeler que les rayons sont comparés à des coursiers, et les libations à des vaches. La libation augmente l’activité des rayons, qui doivent la désirer.