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[Lect. I.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

branlable, quand les Vaches du sacrifice[1] viennent se joindre au bienfaisant (Soma), dont la marche est droite et (la puissance) victorieuse.


HYMNE VII.
À Indra et Varouna, par Bharadwâdja.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra et Varouna, en votre honneur le sacrifice est préparé ; pour le bonheur commun (de tous les dieux) nous avons étendu le gazon (sacré). Puisse (ce sacrifice) nous apporter l’abondance et la prospérité !

2. Soyez pour nous, parmi les dieux que nous honorons, les plus bienfaisants, parmi les héros les plus puissants, parmi les riches les plus généreux, toujours vaillants, capables de vaincre Vritra, et, par le sacrifice, possédant toute la force d’une armée.

3. Chante donc Indra et Varouna, (ces dieux) renommés pour leur force et leur puissance. L’un, par l’éclat de sa foudre, a tué Vritra ; l’autre, dans sa sagesse, compatit à nos malheurs.

4. Quand, au milieu des mortels, dieux et déesses ont tous pris l’accroissement qui leur est propre, ô Indra et Varouna, vous les dominez par votre grandeur. Ô Ciel et Terre, vous vous distinguez par votre immensité.

5. Il est magnifique, opulent et juste, ô Indra et Varouna, celui qui est généreux envers vous. Par le mérite de ses riches offrandes, que cet homme bienfaisant obtienne une fortune, une famille (dignes d’envie).

6. Ô Indra et Varouna, vous donnez à (l’homme) qui vous offre le sacrifice l’abondance et la richesse. Que vos présents nous servent à détruire nos ennemis.

7. Ô Indra et Varouna, que cette richesse soit notre salut ; et, placée sous une garde divine, qu’elle nous procure une force victorieuse qui dans les combats nous rende maîtres de nos puissants (ennemis).

8. Ô Dieux que nous célébrons, Indra et Varouna, donnez-nous le bonheur de l’opulence ; et, pour prix des chants que nous adressons à une grande et forte (divinité), puissions-nous traverser les maux (de la vie), comme (on traverse) un fleuve sur un bateau !

9. Fais donc entendre ta longue prière en l’honneur du divin Varouna, de ce roi suprême. Ce maître immortel et puissant éclaire avec splendeur le grand et large couple (du Ciel et de la Terre).

10. Ô Indra et Varouna, qui aimez notre soma, ô (Dieux) dont l’œuvre est si ferme, buvez de cette liqueur enivrante. Votre char semble de lui-même se diriger vers notre sacrifice, où la libation coule en l’honneur des dieux.

11. Ô généreux Indra et Varouna, goûtez de ce généreux soma, plus doux que le miel. Nous avons pour vous versé cette liqueur. Placés sur notre gazon (sacré), enivrez-vous.


HYMNE VIII.
À Indra et Vichnou, par Bharadwâdja.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra et Vichnou, dans ce sacrifice je vous honore par l’hymne et par l’offrande. Soyez favorables à notre œuvre, et comblez-nous de vos dons, ô vous qui répandez les bienfaits sur votre route.

2. Ô Indra et Varouna, vous êtes les pères de toutes nos Prières ; devenez les vases où coule notre soma. Que nos chants, que nos hymnes, que nos louanges s’élèvent vers vous.

3. Ô Indra et Varouna, maîtres des breuvages enivrants, venez à notre soma, vous qui donnez la richesse. Que l’hymne, chanté par nos voix suppliantes, soit pour vous une espèce de parfum onctueux.

4. Ô Indra et Varouna, que vos coursiers, enivrés comme vous (d’une sainte ardeur), et vainqueurs de vos ennemis, vous transportent vers (nous). Aimez toutes nos invocations et nos cérémonies. Écoutez ma prière.

5. Ô Indra et Vichnou, vous venez vers ces libations de soma que nous vous versons avec largesse. Pour (le bonheur de) notre vie vous avez étendu les airs, vous avez développé les mondes.

6. Ô Indra et Vichnou, ô vous qui grandissez par nos holocaustes, vous êtes nos guides dans la route (sainte) que nous suivons ; nous vous présentons nos offrandes et nos hommages. Arrosés de notre beurre (sacré), donnez-nous la richesse ; vous êtes la mer du (sacrifice)[2], le vase qui contient le soma.

7. Ô Indra et Vichnou, (dieux) secourables, bu-

  1. Les vaches du sacrifice, ce sont les Prières.
  2. C’est-à-dire le samoudra.