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[Lect. VII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION CINQUIÈME.

mains) de Pâcasthâman, fils de Courayana, (un présent) magnifique entre tous, et brillant comme le soleil dans le ciel.

22. Pâcasthâman m’a donné un (coursier) rouge, richement harnaché, remplissant son surfaix, prompt à la conquête de la richesse.

23. Dix autres chevaux suffiraient à peine à porter le fardeau dont on le charge : tels étaient les coursiers ailés qui ramenèrent dans sa maison le fils de Tougra[1].

24. Et moi qui, pour lui donner de la force, couvre les membre d’(Agni), notre père, d’un vêtement onctueux, j’ai célébré Pâcasthâman, roi triomphant, qui m’a donné le (coursier) rouge.


HYMNE VIII.
À Indra, par Dévatithi, enfant de Canwa.
(Mètres : Ouchnih et Vrihatî.)

1. Ô Indra, les prêtres t’appellent de l’orient, de l’occident, du nord, du midi. Source de puissance et de bonté, ils t’ont déjà invoqué en faveur de l’enfant d’Anou, en faveur de Tourvasa.

2. Ô Indra, de même que tu t’es réjoui des offrandes de Rouma, de Rousama, de Swâvaca, de Cripa[2], viens aussi attiré par les prières et les cérémonies des Canwas qui t’apportent leurs hymnes.

3. Le cerf altéré accourt à l’étang rempli d’eau. Viens de même, ô Indra ; rapproche-toi de tes amis, et bois au milieu des Canwas.

4. Ô magnifique Indra, que nos breuvages te disposent en faveur de celui qui répand la libation pour obtenir de toi la richesse. Prends dans notre vase, et bois ce soma, cette boisson supérieure. Qu’elle développe ta force.

5. Sa vigueur a détruit celle (de ses ennemis) ; sa puissance a brisé l’effort de leur colère. Ô grand Indra, les armées avides de combattre sont, comme les arbres, renversées par toi.

6. Celui qui s’occupe de ta louange, s’entoure lui-même d’une force qui égale la protection de mille (défenseurs). Il prépare la victoire de ses enfants, et ses invocations lui valent une puissance admirable.

7. Fais que nous n’ayons rien à craindre, rien à redouter, (soutenus) par l’amitié d’un (dieu) aussi terrible. Tes généreuses promesses sont grandes et renommées. Puissions-nous nous voir traités comme Tourvasa et Yadou !

8. Il couvre d’un riche vêtement la partie droite de son corps[3]. Il n’est personne qui ose le déchirer. Les vaches (du sacrifice) sont arrosées d’un miel délicieux. Viens, accours, et bois.

9. Ô Indra, ton ami est distingué par sa beauté ; il possède des chevaux, des chars, des vaches. Il est sans cesse entouré d’une heureuse abondance ; il brille dans les assemblées.

10. Tel qu’un daim altéré, viens à nos libations. Bois le soma, et satisfais ton désir. Ô Maghavan, chaque jour tu épuises le nuage, et tu donnes des preuves de ta haute puissance.

11. Ô prêtre, fais couler le soma. Indra a soif. Que le vainqueur de Vritra attelle ses généreux coursiers, et qu’il vienne.

12. Il est sage le sacrificateur qui te donne le soma que tu aimes. Ton breuvage est préparé. Viens, accours, et bois.

13. Ô prêtres, faites des libations de soma en l’honneur d’Indra élevé sur son char. Au-dessus de leur base brillent les mortiers qui produisent le soma versé par la générosité du sacrificateur.

14. Accourant près de nos mortiers, les deux généreux chevaux d’Indra l’amènent, au milieu des œuvres (du sacrifice). Viens, (ô Dieu), et que tes coursiers, qui font la richesse de nos fêtes, te conduisent à nos libations.

15. Nous honorons le magnifique Poûchan[4], pour obtenir son amitié. Ô Sacra, ô toi que le monde invoque, nous te prions ; donne-nous la force pour résister (à l’ennemi), toi qui envoies la richesse.

16. Aiguise notre prière, comme la main (du barbier aiguise) le rasoir. Accorde-nous les biens qui sont en ton pouvoir. (Donne) au mortel que tu aimes cette heureuse abondance de vaches (célestes), qui est en toi.

17. Ô brillant Poûchan, je viens à toi. Je veux te chanter, je veux augmenter ta gloire. Je désire que ma louange te soit agréable. (Dieu) fort, que mes chants obtiennent une heureuse efficacité[5].

  1. Bhoudjyou, dont il a été souvent question. Voyez pages 109, 110, etc., etc.
  2. Noms de quatre Râdjarchis, dont deux ont été mentionnés plus haut.
  3. La pensée de l’auteur ne pouvait être traduite littéralement : dexteram clunem induit. Cette partie droite est la terre.
  4. Le commentateur semble croire que le mot Poûchan est une épithète d’Indra.
  5. Il y a dans cette phrase le mot Padjra, qui est quelquefois un nom propre, et que le commentateur regarde ici comme tel. Plus tard, il prend aussi le mot Sâman pour le nom d’un Richi.