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[Lect. I.]
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RIG-VÉDA. — SECTION SIXIÈME.
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se plaisent à offrir à Indra leurs holocaustes.

17. Que les sages, avec le secours de la prière et des libations, agrandissent Indra ; qu’ils agrandissent les mondes, qui sont comme les rameaux (d’un grand arbre).

18. Pendant les Tricadrous[1] les Dévas ont établi un sacrifice pour encourager (Indra). Que nos chants augmentent la force de celui qui donne à tout de la force.

19. Ton chantre, observant la saison et les rites convenables, t’adresse ses hymnes, et il te célèbre comme un (dieu) pur et purifiant, comme (un maître) admirable.

20. Cependant dans les antiques demeures s’agite la forte race de Roudra ; et les sages ont aussi pour les (Marouts) de pieuses pensées.

21. Si tu acceptes mon amitié, bois de cette libation. Puissions-nous ainsi vaincre tous nos ennemis !

22. Adorable Indra, que ton chantre soit fortuné ! Donne-nous une heureuse abondance en vaches et en chevaux !

23. Tes généreux coursiers, célébrés dans nos hymnes, amènent ton char, ô (dieu) invincible et ami des plaisirs (du sacrifice, dieu) que nous implorons.

24. Nous implorons ce grand (dieu), objet de tant de louanges, en appelant à notre aide nos antiques (auxiliaires)[2]. Qu’il se place sur notre gazon, et qu’il goûte à nos doubles offrandes[3].

25. Ô toi que célèbrent tant de Richis dans leurs hymnes louangeurs, fais notre fortune. Envoie-nous le lait d’une heureuse abondance.

26. Ô Indra, armé de la foudre, tu es le sauveur de celui qui te loue. Du sein de Rita je dirige vers toi la Prière, interprète de ma pensée.

27. Ô Indra, attelle tes deux coursiers avides de nos libations et chargés de trésors, et viens boire notre soma.

28. Qu’à ta voix répondent les enfants de Roudra, attachée à ta fortune. Que la troupe des Marouts (accoure) à nos offrandes.

29. Ces ennemis (des Asouras) ornent dans le ciel la demeure d’Indra, et réunissent au foyer du sacrifice les biens que peut désirer un pieux serviteur.

30. Indra nous ouvre un vaste horizon ; et, visitant successivement tous nos sacrifices, il assiste à nos cérémonies du matin et de la journée[4].

31. Ô Indra, ton char et tes coursiers sont féconds. Toi-même es fécond, ô Satacratou. Que mon invocation soit aussi féconde !

32. Fécond est le mortier ; féconde, ton ivresse ; fécond, le soma que nous versons. Qu’il soit fécond le sacrifice que tu visites ! Que mon invocation soit aussi féconde !

33. Tu es fécond, ô toi qui portes la foudre. Avec tous les auxiliaires (du sacrifice) je t’invoque, ô (Dieu) fécond. Tu aimes la louange. Que mon invocation soit aussi féconde !


HYMNE III.
À Indra, par Gochou et Oukhthya, enfants de Canwa.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Indra, si, comme toi, j’étais, le maître unique de l’opulence, je voudrais que mon chantre fût entouré de vaches.

2. Époux de Satchî, je voudrais combler ce sage de présents, si j’étais le maître des vaches.

3. Ô Indra, la Prière est, pour celui qui t’adresse des sacrifices et des libations, une vache féconde qui donne tous les biens.

4. Ô Indra, il n’est point de dieu, il n’est point de mortel qui puisse détruire l’œuvre de ta bienfaisance, quand pour prix de nos louanges tu veux nous enrichir.

5. Que le Sacrifice augmente la grandeur d’Indra, quand (ce dieu) fait rouler la Terre de concert avec son compagnon céleste.

6. Tu es grand, ô Indra ; tu possèdes tous les biens par le droit de la victoire. Nous implorons ton secours.

7. Enivré de notre soma, Indra a ouvert le ciel et les (mondes) brillants, en brisant (le corps de) Bala.

8. Il a découvert, il a rendu aux Angiras les vaches (célestes) enfermées dans la caverne[5]. Il a repoussé Bala, qui s’avançait (en ennemi).

9. Indra a consolidé les demeures célestes : il a rejeté tout ce qui n’était pas ferme et stable.

10. Ô Indra, telle que le torrent qui se préci-

  1. Voy. page 60, col. 2, note 3.
  2. C’est-à-dire les hymnes et les libations.
  3. L’offrande est composée d’aliments liquides ou solides.
  4. Je suppose que le mot prayati désigne la suite des sacrifices qui ont lieu dans le cours de la journée.
  5. Voy. page 44, col. 1, note 7.