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[Lect. VI.]
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RIG-VÉDA. — SECTION SIXIÈME.

traits de Souchna, enlevé les vaches (célestes) ; tu les as conquises par ta puissance.

18. Ô (Dieu) généreux, tu as avec force frappé à mort les ennemis des hommes. Tu as délivré les Rivières captives ; tu as ramené les Ondes épouses du brigand (des airs).

19. (Dieu) puissant, (il vient) au milieu de nos libations nous combler de biens ; invincible (dans les combats), il est riche comme le Jour. Vainqueur incomparable de Vritra, il frappe (ses ennemis) et agit noblement avec ses amis. Qu’on cite un autre qui lui ressemble.

20. Indra triomphe de Vritra et soutient les hommes. Invoquons avec des hymnes ce (dieu) adorable. Maghavan est notre sauveur et notre prince. Il nous fait don d’une noble abondance.

21. Indra a tué Vritra ; à peine né, il méritait d’être invoqué sous le nom de Ribhoukchâs. Distingué par ses nombreuses prouesses, (bon) comme le soma savoureux, il est digne du culte de ses amis.


HYMNE XVI.
À Indra, par Rébha, fils de Casyapa.
(Mètres : Gâyatrî, Trichtoubh et Djagatî.)

1. Ô magnifique Indra, donne à ton chantre et à (tes serviteurs), assis sur un pur gazon, les biens que tu as heureusement enlevés aux Asouras.

2. Ô Indra, accorde au sacrificateur, qui te présente la libation et l’offrande, cette large abondance de chevaux et de vaches, qui est ta conquête. Ne laisse rien à Pani.

3. Ô Indra, l’ennemi des dieux qui dort de son sommeil impie, doit perdre sur la route qu’il suit la richesse dont il espérait jouir. Que (la main) mystérieuse nous donne ses biens.

4. Ô Indra, vainqueur de Vritra, ô Sacra, que tu sois loin ou près de nous[1], ton serviteur t’honore en versant le soma, et en envoyant vers toi ses prières qui montent au ciel, pareilles à de légers coursiers.

5. Que tu sois dans le (séjour) brillant du ciel ou dans les plaines de l’Océan (aérien), que tu sois sur la terre ou dans les demeures de l’atmosphère, ô vainqueur de Vritra, viens (vers nous).

6. Ô Indra, maître de la force et ami du soma, enivre-toi de nos libations, et comble-nous d’une heureuse opulence, d’une richesse abondante.

7. Ô Indra, ne nous abandonne pas. Réjouis-toi de nos offrandes. Tu es notre sauveur, tu es notre parent. Ô Indra, ne nous abandonne pas.

8. Ô Indra, viens à nos libations boire nos douces liqueurs. Sois le protecteur de ton chantre ; ô magnifique Indra, viens à nos libations.

9. Les dieux ne peuvent te vaincre, ni les mortels, ô toi qui portes la foudre ! Tu t’élèves par ta force au-dessus de tous les êtres. Les dieux ne peuvent te vaincre.

10. Les (prêtres) ont enfanté et constitué pour la grandeur cet Indra qui renverse toutes les armées réunies, ce héros puissant en ses bienfaits, cet exterminateur terrible, fort, rapide et vaillant.

11. Les enfants de Rébha ont invité Indra à prendre le soma. (Le sacrificateur) offre le ghrita pour obtenir la faveur du maître du ciel, et l’invoque ardemment avec les (Marouts) ses alliés.

12. Les sages par leurs prières font tourner Indra ainsi qu’une roue ; par leurs hymnes ils le font changer en bélier[2]. Ô (chantres) bons et brillants, (portez) promptement vos vers jusqu’à l’oreille (d’Indra).

13. J’invoque Indra, magnifique et terrible, bienfaisant et doué d’une force insurmontable. Que le (dieu) tonnant, digne de nos prières et de nos hommages, nous donne la richesse. Qu’il nous ouvre partout des voies faciles.

14. Ô Indra, ô puissant Sacra, tu sais par la force briser les villes (célestes). Tous les mondes, ô (Dieu) tonnant, et le Ciel et la Terre, tremblent de crainte devant toi.

15. Ô Indra, héros admirable et armé de la foudre, je suis pur (de péché) ; conserve-moi. Fais-moi passer à travers tous les maux, comme (on passe) un fleuve. Ô royal Indra, accorde-nous une opulence variée et digne d’envie.

  1. Le commentateur donne ici aux mots parâvati et arwâvati une explication nouvelle, et qui diffère de celle que j’ai tentée page 63, col. 1, note 6, et page 216, col. 1, note 1. Le mot parâvat, suivant lui, représente le ciel, dyouloka ; et le mot arwâvat, l’air, antarikcha.
  2. On raconte qu’Indra se changea en bélier pour conduire au ciel Médhyâtithi. Au reste, voyez sect. VII, lect. vii, hymne ix.