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[Lect. I.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

pour la force, pour la vie, pour voir longtemps le soleil !

5. Que nos Pères, que la race des Dévas lui donne cette âme ; que nous retrouvions par lui la vie et les sens !

6. Ô Soma, nous apportons au milieu de ton œuvre ce qui est l’âme des corps. Que nous retrouvions (par toi la vie et les sens) !


HYMNE XIII.
L’âme[1], par les Gopayanas.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Quand ton âme visite au loin la contrée d’Yama, fils de Vivaswân, nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

2. Ton âme visite au loin le Ciel et la Terre ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

3. Ton âme visite au loin la terre, divisée en quatre parties ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

4. Ton âme visite au loin les quatre régions de l’air ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

5. Ton âme visite au loin l’océan des nuages ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

6. Ton âme visite au loin les torrents lumineux ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

7. Ton âme visite au loin les ondes et les plantes ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

8. Ton âme visite au loin le Soleil et l’Aurore ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

9. Ton âme visite au loin les larges montagnes ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

10. Ton âme visite au loin tout ce monde ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

11. Ton âme visite au loin les extrémités de l’horizon ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.

12. Ton âme visite au loin le passé et le futur ; nous la rappelons ici, à ton habitation, à la vie.


HYMNE XIV.
À divers dieux, par les Gopayanas.
(Mètres : Trichtoubh, Pankti et Mahâpankti.)

1. Que cette existence nouvelle soit prolongée, et menée (par le maître de la vie) comme un char l’est par un habile écuyer. Ainsi celui qui était tombé se relève. Que Nirriti s’éloigne.

2. Pour obtenir la fortune, nous apportons avec nos chants des offrandes abondantes. Puissions-nous recueillir les heureux fruits de nos hommages ! Que Nirriti s’éloigne.

3. Puissions-nous par notre vigueur vaincre nos ennemis (et devenir leurs maîtres), comme le ciel est celui de la terre, comme le tonnerre est celui du nuage ! Puissent nos hommages recueillir les heureux fruits qu’ils attendent ! Que Nirriti s’éloigne.

4. Ô Soma, ne nous livre pas à la Mort. Que nous voyions le lever du Soleil ! Que notre vieillesse soit pleine de jours ! Que Nirriti s’éloigne.

5. Ô (Sounîti, toi qui conduis l’esprit)[2], affermis en nous l’âme qui fait la vie, et prolonge heureusement notre existence. Assure-nous la vue du soleil. Que ce corps s’accroisse sous nos libations de ghrita.

6. Ô toi qui conduis l’esprit, mets en nous l’œil, le souffle vital, le sentiment du plaisir. Que nous voyions longtemps le lever du Soleil ! Ô Anoumati[3], comble nous de tes bénédictions !

7. Que la Terre, que le Ciel tout divin, que l’Air nous rendent le souffle vital. Que Soma nous rende un corps ; que Poûchan (amène) Pathyâ[4], qui est (la voie) du bonheur.

8. Que le Ciel et la Terre, ces grands parents du Sacrifice, soient propices pour Soubandhou[5]. Ils peuvent enlever tous maux d’ici-bas. (Ô Soubandhou), que jamais aucun mal ne t’arrive !

9. Que les remèdes descendent sur nous et deux et trois fois[6]. Le Ciel et la Terre peuvent enlever tous les maux qui circulent ici-bas. (Ô Soubandhou), que jamais aucun mal ne t’arrive !

10. Envoie, ô Indra, ce taureau vigoureux, qui amène le char d’Ousînarânî[7]. Le Ciel et la

  1. Les Gopâyanas, dit le commentateur, se rendent au tombeau de leur frère pour ranimer son corps.
  2. C’est l’Asounîti, que nous avons vu mentionné dans la section précédente, lect. vi, hymne x, st. 14 ; hymne xi, st. 2.
  3. Anoumati est le quinzième jour de la lune. C’est le jour où les offrandes sont particulièrement propices pour les morts.
  4. Nom d’une déesse dont le nom semble signifier voie, personnification de l’air. Voy. section IV, lecture iii, hymne v, st. 14.
  5. Voilà le nom de ce frère que les Gopâyanas ont ressuscité. Le lecteur jugera si nous avons tort de ne voir dans ce personnage qu’Agni.
  6. Deux fois par les Aswins, trois fois par Ilâ, Saraswatî et Bhârati.
  7. Je croirais assez que c’est une épithète de l’Aurore. L’Ousînara est le nom d’une contrée qui est aujourd’hui le Candahar. Serait-ce le nom d’une princesse ? Le commentaire veut que ce soit le nom d’une plante.