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[Lect. III.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

2. Tels que de (jeunes) et beaux fiancés, les Marouts, enfants du Ciel, se font une brillante parure des sombres nuages. Revêtus de couleurs variées, ils s’agitent, et se développent pareils à d’invincibles Adityas.

3. Ils dominent le ciel et la terre, comme le soleil domine le nuage ; semblables à de vaillants héros avides de gloire, à de brillants guerriers vainqueurs de leurs ennemis.

4. Sous vos pieds se rassemblent les eaux, et la Terre cesse alors de craindre et de trembler. Ce sacrifice, avec toutes ses formes, se dresse en votre honneur. Venez tels que des convives invités à un festin.

5. Ou tels que des compagnons unis pour porter un fardeau, ou tels que des astres se levant avec splendeur ; glorieusement acharnés sur vos ennemis comme des éperviers sur leur proie, agiles comme des voyageurs à la ceinture serrée.

6. Ô Marouts, vous arrivez de loin pour répandre les richesses que vous avez amassées, et nous amener la fortune. Chassez l’ennemi secret qui nous menace.

7. L’enfant de Manou, qui, dévoué à l’œuvre sainte, honore les Marouts par des sacrifices magnifiques, doit jouir d’une riche et forte abondance. Qu’il soit fidèle à plaire aux Dieux par ses libations.

8. Que ces auxiliaires divins et fortunés soient dans nos sacrifices invoqués au même titre que les Adityas. Qu’ils poussent leur char vers nous, et, pleins d’ardeur pour nos saintes cérémonies, qu’ils exaucent nos prières.


HYMNE VII.
Aux Marouts, par Syoumarasni.
(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. (Les Marouts nous apparaissent) tels que des sages aux pieuses paroles, ou des sacrificateurs aux œuvres saintes ; tels que des rois au brillant cortége, ou de vertueux maîtres de maison.

2. Tels qu’Agni, ils ornent leur poitrine de parures d’or. Tels que les Vents, ils s’attellent à un char qui ne connaît point le repos. Tels que de sages directeurs, ils ne suivent que les bonnes voies. Tels que les heureuses Libations, ils arrivent au sacrifice.

3. Ils vont tels que les Vents qui ébranlent (le monde). Ils brillent tels que les langues d’Agni ; belliqueux comme les guerriers couverts de leurs armures, riches en présents comme les prières et les œuvres de nos Pères.

4. Liés par une origine commune de même que les rayons d’une roue, ardents à la victoire de même que de brillants héros, ils répandent le beurre (de l’abondance), comme de généreux seigneurs ; ils font entendre leurs doux murmures, comme des chantres harmonieux.

5. Aussi rapides que les coursiers, aussi généreux que des maîtres de chars remplis de provisions, ils se précipitent comme le torrent qui descend de la colline ; ils retentissent comme les Angiras aux formes diverses[1].

6. Enfants de l’Onde[2], ils répandent leur libation ainsi que les mortiers ; ils déchirent (le nuage) ainsi que la foudre ; folâtres comme de jeunes enfants sous l’œil d’une bonne mère, animés comme un grand village au jour de la fête.

7. Tels que les rayons de l’Aurore, ils ornent le sacrifice ; tels qu’une belle parure, ils brillent avec éclat. Leur course est rapide comme celle des rivières. Couverts d’armes resplendissantes, ils mesurent les yodjanas[3] avec la vitesse (du cheval) qui accourt de la région lointaine.

8. Ô divins Marouts, donnez-nous le bonheur. Augmentez la richesse de vos chantres. Venez pour recevoir les louanges de vos amis. Vos présents sont toujours généreux.


HYMNE VIII.
À Agni, par Sapti, fils de Vadjambhara.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. J’ai vu la grandeur de ce (Dieu) immortel au milieu des nations mortelles. Ses mâchoires, (armées de dents) nombreuses, s’ouvrent, se ferment, brisent, consument et dévorent.

2. Sa tête est placée sur le foyer ; mais ses deux yeux[4] sont dehors. Le (Dieu), qui délie (les corps), avec sa langue dévore le bois. Cependant (les prêtres), entourés du peuple, élèvent leurs mains chargées d’offrandes, et avec la nourriture qu’ils apportent, ils lui donnent des pieds.

3. En effet, il veut, loin de sa mère, visiter

  1. Les Angiras sont les Rites variés du sacrifice, lesquels s’accomplissent au milieu des chants et des invocations.
  2. Sindhoumâtarah. Les Marouts apparaissent sous la forme des nuages.
  3. Mesure itinéraire.
  4. Ces deux yeux, suivant le commentaire, sont le soleil et la lune.