Page:Langlois - Rig Véda.djvu/601

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[Lect. VII.]
593
RIG-VÉDA - SECTION HUITIÈME.

sépare le juste d’avec l’injuste, et viens prendre les rênes de mon empire.

6. La clarté, le bonheur, la lumière sont revenus. L’air s’est agrandi. Viens, ô Soma, allons tuer Vritra. Honorons par l’holocauste un (Dieu) tel que toi, qui est l’holocauste même.

7. Le sage (Mitra) a lancé son corps dans le ciel. Varouna a délivré les Ondes qui avaient tari. Et ces Ondes, toujours pures, telles que des épouses obéissantes, ont pris la couleur de ce (dieu).

8. Elles honorent sa force suprême. (Varouna) s’approche de ces (Ondes) heureusement gonflées. Et elles, telles que des sujets qui respectent leur roi, se sont avec révérence séparées de Vritra.

9. Les poëtes ont chanté le cygne[1] céleste, ami et compagnon de ces Ondes tremblantes. Ils ont adressé leur prière à Indra, que charme l’Anouchtoubh[2].


HYMNE VI.
La sainte Parole (Vâk). — Richi : Vâk, fille d’Abhrina.
(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. (Vâk parle.) Je marche avec les Roudras, les Vasous, les Adityas, les Viswadévas. Je porte Mitra et Varouna, Indra et Agni, les deux Aswins.

2. Je porte le redoutable Soma, Twachtri, Poûchan, Bhaga. J’accorde l’opulence à celui qui honore (les Dieux) par l’holocauste, la libation, le sacrifice.

3. Je suis reine, et maîtresse des richesses ; je suis sage ; je suis la première de celles qu’honore le sacrifice. Ainsi me connaissent les Dévas, qui m’ont donné un grand nombre de demeures et de sanctuaires.

4. Celui qui voit, qui respire, qui entend, mange avec moi les mets (sacrés). Les ignorants me détruisent. Ami, écoute-moi ; je dis une chose digne de foi.

5. Je dis une chose bonne pour les Dieux et les enfants de Manou. Celui que j’aime, je le fais terrible, pieux, sage, éclairé.

6. Pour tuer un malfaisant ennemi, je tends l’arc de Roudra. Je fais la guerre à l’impie ; je parcours le ciel et la terre.

7. J’enfante le père (du sacrifice). Ma demeure est sur sa tête même, au milieu des ondes, dans le (saint) Samoudra[3]. J’existe dans tous les mondes, et je m’étends jusqu’au ciel.

8. Telle que le vent, je respire dans tous les mondes. Ma grandeur s’élève au-dessus de cette terre, au-dessus du ciel même.


HYMNE VII.
Aux Viswadévas, par Coulmalavakhicha, fils de Siloucha, oui Ahnoman, fils de Vamadéva.
(Mètres : Vrihatî et Trichtoubh.)

1. Ô Dieux, le mal ni le péché ne peuvent atteindre le mortel qu’Aryaman, Mitra et Varouna, unis par le culte, conduisent à travers les ennemis.

2. Ainsi nous vous honorons, ô Varouna, Mitra, Aryaman. Sauvez-nous du mal, et conduisez le mortel à travers les ennemis.

3. Que Varouna, Mitra, Aryaman nous accordent leur secours. Qu’ils soient nos guides fidèles, et qu’ils nous fassent passer à travers les ennemis.

4. Vous conservez le monde, ô Varouna, Mitra, Aryaman. Nous nous mettons sous votre protection. Dirigez-nous heureusement à travers les ennemis.

5. Que dans les combats les Adityas Varouna, Mitra, Aryaman nous (défendent). Invoquons le terrible Roudra avec les Marouts, Indra et Agni ; qu’ils nous sauvent à travers les ennemis.

6. Que Varouna, Mitra, Aryaman, ces rois des hommes, nous conduisent heureusement à travers tous les maux, à travers les ennemis.

7. Que Varouna, Mitra, Aryaman, nous donnent un utile secours. Que les Adityas, que nous invoquons, étendent sur nous leur protection à travers les ennemis.

8. Ô Vasous, (dieux) adorables, vous avez jadis délivré une vache attachée par le pied. Délivrez-nous aussi du mal. Agni que notre vie soit prolongée !

  1. Hansa ; c’est le Soleil.
  2. Un des sept mètres poétiques, mentionné ici d’une manière générale.
  3. J’ai pensé que le mot samoudra désignait ici le vase qui renferme le soma. En effet, la demeure de la Prière est dans ce vase, aussi bien que dans celui de libations et dans le foyer, ou est la tête d’Agni.