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[Lect. V.]
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RIG-VÉDA. — SECTION PREMIÈRE.

poux qui les aime, les saintes Invocations, ô (maître) puissant, viennent vers toi.

12. Sous tes brillantes mains, merveilleuse (déité), les richesses ne sauraient diminuer ni périr ; ô Indra, tu es lumineux, fort et prudent. Époux de Satchî, fais-nous sentir les effets de tes œuvres.

13. L’enfant de Gotama, Nodhas, a composé pour toi, ô généreux Indra, cet hymne nouveau, pour toi qui es éternel, qui nous diriges dans la bonne voie ; toi qui attelles deux coursiers à ton char (magnifique). Que, dès le matin, notre protecteur vienne recueillir le trésor de notre prière.


HYMNE II.

À Indra, par Nodhas.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Indra, tu es grand, toi qui, te montrant au jour de malheur, soutiens le ciel et la terre par tes puissantes vertus, lorsque tout dans la nature, et les plus fermes montagnes elle-mêmes, tremblent de terreur devant toi, et vacillent comme de frêles rayons.

2. Quand tu lances tes coursiers merveilleux, alors le poëte arme tes mains de la foudre ; et avec cette arme, ô invincible, ô adorable Indra, tu frappes tes ennemis, et tu renverses leurs larges villes.

3. (Dieu) vrai et triomphant, ô Indra, tu commandes aux Ribhous, tu aimes les héros, tu détruis (tes adversaires) ; c’est toi qui, dans un jour de bataille, au milieu de la mêlée, as pris le parti du jeune et brillant Coutsa[1], et as terrassé l’avare Souchna.

4. C’est ton amitié qui t’animait (pour nous), ô Indra, lorsque, lançant la foudre en maître généreux, tu frappais Vritra, et que, héros magnifique et invincible, tu faisais sur ce champ de bataille reculer les Dasyous, dont tu déchirais les membres.

5. Indra, tu ne dépenses pas ta force contre les mortels ; tu ne veux pas nuire à celui qui est ferme parmi eux. Ouvre les régions du ciel au (nuage) qui vient vers nous, et que ta foudre terrasse nos ennemis.

6. Quand tu combats pour leur donner la pluie et faire descendre sur eux l’onde bienfaisante, les hommes t’invoquent. Ô toi qui reçois nos offrandes, que ta protection soit la récompense de nos présents et de nos hommages solennels !

7. C’est ainsi, ô foudroyant Indra, que, combattant en faveur de Pouroucoutsa[2], tu as détruit sept villes. À Soudas[3], enfant de Poûrou, tu as conféré les richesses d’Anhou[4], avec autant de facilité que l’on arrache quelques tiges de cousa.

8. Héros divin, ô Indra, ô toi qui embrasses le monde, tu répands pour nous (sur la terre) les divers aliments, tels qu’une bienfaisante rosée ; et avec ces aliments tu nous donnes cette vie, qui, comme une eau (salutaire), circule partout (dans nos veines).

9. Indra, les enfants de Gotama ont composé pour toi ces hymnes que notre respect te présente. (Viens) avec tes coursiers azurés, et amène-nous une magnifique abondance. Que, dès le matin, notre protecteur vienne recueillir le trésor de notre prière.


HYMNE III.

Aux Marouts, par Nodhas.

(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. « Allons, Nodhas, présente l’hommage d’un hymne aux Marouts, à cette troupe qui donne l’abondance et la fécondité, et qui aime nos sacrifices ». Recueilli, et les mains pieusement levées pour la sainte cérémonie, je compose des vers qui vont couler comme une onde (pure).

2. Ils naissent du ciel, ces brillants et vigoureux enfants de Roudra[5], qui sèment la vie et sont exempts du mal, tantôt purs et beaux comme des soleils, tantôt mouillés de pluie, funestes et horribles comme les mauvais génies[6].

3. Jeunes et redoutables, ils ne connaissent pas la faiblesse de la maladie ; ennemis de l’impie, ils favorisent (l’homme fidèle). Fermes comme le roc, ils ébranlent de leur souffle puissant tout ce qu’il y a de plus fort dans tous les mondes, au ciel et sur la terre.

4. Des ornements divers relèvent leur beauté ; sur leurs poitrines pendent avec grâce de brillants colliers ; sur leurs épaules se dressent leurs armes éclatantes. Ils naissent du ciel au même instant que se montre Swadhâ[7].

  1. Voy. page 62, col. 2, note 2.
  2. Prince, fils de Mândhâtri, de la dynastie solaire.
  3. Voy. page 71, col. 1, note 1.
  4. Nom d’un Asoura, suivant le commentateur.
  5. Ils sont appelés Asouras.
  6. Ces mauvais génies portent le nom de Satwânas. Ils appartiennent à la classe des Bhoûtas.
  7. J’ai pensé que l’auteur désignait ici l’offrande personnifiée, épouse d’Agni. Les vents semblent attendre que le sacrificateur les appelle à venir prendre part aux libations. Ce sont eux qui excitent le feu. C’est Mâtariswan qui l’apporte à Manou.