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nels et réels de toutes les habitudes des différents groupes.

Pour préciser l’étendue de l’habitude, on cherchera les points les plus éloignés où elle apparaît (ce qui donne l’aire de dispersion), et la région où elle est la plus fréquente (le centre). L’opération prend parfois la forme d’une carte (par exemple la carte des tumuli et des dolmen de France). Il faudra indiquer aussi les groupes d’hommes qui ont pratiqué chaque habitude et les sous-groupes où elle a eu le plus d’intensité.

La formule devra indiquer la durée de l’habitude. On cherchera les cas extrêmes, quand apparaît pour la première fois et pour la dernière la forme, la doctrine, l’usage, l’institution, le groupe. Mais il ne suffit pas de noter les deux cas isolés, le plus ancien et le plus récent ; il faut chercher la période où l’habitude a été vraiment active.

La formule de l’évolution devra indiquer les variations successives de l’habitude, en précisant pour chacune les limites d’étendue et de durée. Puis, comparant l’ensemble des variations, on construira la marche générale de l’évolution. La formule d’ensemble indiquera où et quand l’évolution a commencé et fini et dans quel sens elle s’est produite. Toutes les évolutions ont des conditions communes qui permettent d’en marquer les étapes. — Toute habitude (usage ou institution) commence par être un acte spontané de quelques individus ; quand les autres l’imitent il devient un usage. De même les opérations sociales sont d’abord exécutées par un personnel qui s’en charge spontanément, puis les autres l’acceptent et il devient un personnel officiel. C’est la première étape, initiative individuelle, imitation et acceptation volontaire par la masse. — L’usage, devenu traditionnel, se transforme en coutume ou règle obligatoire ;