habitués à chercher un lien logique entre les divers sentiments et les divers actes d’un homme ; un caractère, en littérature, est fabriqué logiquement. Il ne faut pas transporter dans l’étude des hommes réels la recherche du caractère cohérent. Nous y sommes moins exposés pour les gens que nous observons dans la vie parce que nous voyons trop de traits qui ne rentreraient pas dans une formule cohérente. Mais l’absence de documents, en supprimant les traits qui nous auraient gênés, nous incite à agencer le très petit nombre de ceux qui restent en forme de caractère de théâtre. C’est pourquoi les grands hommes de l’antiquité nous paraissent bien plus logiques que nos contemporains.
Comment construire la formule d’un événement ? Un besoin irrésistible de simplification nous fait réunir sous un nom unique une masse énorme de menus faits aperçus en bloc et entre lesquels nous sentons confusément un lien (une bataille, une guerre, une réforme). Ce qui est ainsi réuni, ce sont tous les actes qui ont concouru à un même résultat. Voilà comment se forme la notion vulgaire d’événement, et nous n’en avons pas de plus scientifique. Il faut donc grouper les faits d’après leur résultat ; ceux qui n’ont pas laissé de résultat visible disparaissent, les autres se fondent en quelques ensembles qui sont les événements.
Pour décrire un événement il faut préciser 1o son caractère, 2o son étendue.
1o Le caractère, ce sont les traits qui le distinguent de tout autre, non pas seulement les conditions extérieures de date et de lieu, mais la façon dont il s’est produit et ses causes directes. Voici les indications que la formule devra contenir. Un ou plusieurs hommes, dans telles dispositions intérieures (conceptions et motifs de l’acte), opérant dans telles conditions maté-