Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/293

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cation des preuves), doivent être et sont sans cesse améliorés, rectifiés, corrigés, tenus à jour : car ce sont, par définition, des œuvres scientifiques, et non pas des œuvres d’art.

Les premiers répertoires et les premiers « Manuels » scientifiques ont été composés par des individus isolés. Mais on a reconnu bientôt qu’un seul homme ne peut pas composer correctement, et dominer comme il convient, de très vastes collections de faits. On s’est partagé la besogne. Les répertoires sont exécutés, de nos jours, par des collaborateurs associés (qui, parfois, ne sont pas du même pays et n’écrivent pas dans la même langue). Les grands Manuels (de I. v. Müller, de G. Gröber, de H. Paul, etc.) sont formés par des collections de traités spéciaux, rédigés chacun par un spécialiste. — Le principe de la collaboration est excellent, mais à condition : 1o que l’œuvre collective soit de nature à se résoudre en grandes monographies indépendantes, quoique coordonnées ; 2o que la section confiée à chaque collaborateur ait une certaine étendue ; si le nombre des collaborateurs est trop grand et la part de chacun trop restreinte, la liberté et la responsabilité de chacun s’atténuent ou disparaissent.

Les histoires, destinées à présenter le récit des événements qui ne se sont produits qu’une fois et des faits généraux qui dominent l’ensemble des évolutions spéciales, n’ont pas cessé d’avoir une raison d’être, même depuis que les manuels méthodiques se sont multipliés. Mais les procédés scientifiques d’exposition s’y sont introduits, comme dans les monographies et dans les manuels, et par imitation. La réforme a consisté, dans tous les cas, à renoncer aux ornements littéraires et aux affirmations sans preuves. Grote a créé le premier modèle de l’« histoire » ainsi définie. — En même