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Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/315

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intelligible à des enfants ; on préfère s’adresser aux élèves en langue contemporaine. C’est dans cet esprit que, suivant les Instructions de 1890[1], ont été composées les collections de Lectures historiques dont la principale a été publiée par la maison Hachette.

Les procédés de travail des élèves se ressentent encore de la création tardive de l’enseignement de l’histoire. Dans la plupart des classes d’histoire dominent encore les procédés qui ne font faire à l’élève qu’un travail réceptif : le cours, le résumé, la lecture, l’interrogation, la rédaction, la reproduction des cartes. C’est la condition d’un élève de latin qui se bornerait à réciter des leçons de grammaire ou des morceaux d’auteur sans faire ni version ni thème.

Pour que l’enseignement fasse une impression efficace il faut, sinon écarter tous ces procédés passifs, du moins les renforcer par des exercices qui mettent l’élève en activité. On en a déjà expérimenté quelques-uns et on peut en imaginer plusieurs[2]. — On peut faire analyser des gravures, des récits, des descriptions pour dégager les caractères des faits : ce petit exposé écrit ou oral donnera la garantie que l’élève a vu et compris, il sera une occasion de l’habituer à n’employer que des termes précis. — On peut demander à l’élève un dessin, un croquis géographique, un tableau synchronique. — On peut lui faire dresser un tableau de comparaison entre des sociétés différentes et un tableau de l’enchaînement des faits.

  1. On trouvera la même théorie pédagogique dans la préface de mon Histoire narrative et descriptive des anciens peuples de l’Orient, Supplément à l’usage des professeurs, Paris, 1890, in-8. [Ch. S.]
  2. J’ai traité cette question dans la Revue universitaire, 1896, t. I. [Ch. S.]