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Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/324

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qu’elles désiraient que les vrais problèmes se sont posés.

L’immense majorité des étudiants des Facultés des Lettres ont été à l’origine des candidats aux grades, à la licence et à l’agrégation, venus avec l’intention avouée de « préparer » la licence et l’agrégation. Les Facultés n’ont pas pu se soustraire à l’obligation de les aider dans cette « préparation ». Mais les examens étaient encore, il y a une vingtaine d’années, conçus suivant d’anciennes formules. La licence, c’était une attestation de fortes études secondaires, un « baccalauréat supérieur » ; à « l’agrégation des classes d’histoire et de géographie » (devenue la véritable licentia docendi), les candidats devaient « fournir la preuve qu’ils savaient très bien ce qu’ils seraient chargés d’enseigner ». — Dès lors, il y avait péril certain que l’enseignement des Facultés, préparatoire, comme celui de l’École normale supérieure, aux examens de licence et d’agrégation, affectât, par la force des choses, le même caractère. Notez qu’une certaine rivalité devait forcément s’établir entre les élèves de l’École et les élèves des Facultés aux concours d’agrégation. Les programmes de l’agrégation étant ce qu’ils étaient, cette émulation ne devait-elle pas avoir pour résultat d’absorber de plus en plus les maîtres et les élèves des établissements rivaux dans des exercices scolaires, non scientifiques, dépourvus de noblesse aussi bien que d’utilité réelle ?

Danger très grave. Il a été aperçu tout de suite par les clairvoyants promoteurs de la réforme des Facultés, MM. A. Dumont, L. Liard, E. Lavisse. M. Lavisse écrivait en 1884 : « Prétendre que les Facultés ont pour tâche principale la préparation à des examens, c’est vouloir substituer à la culture scientifique un