Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/36

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ne sait ce qui s’y trouve. Les dépôts dont on possède des inventaires descriptifs complets sont rares ; beaucoup de fonds, conservés dans de célèbres établissements dont les collections n’ont été inventoriées qu’en partie, restent encore à décrire[1]. — En second lieu, que de différences entre les inventaires déjà exécutés ! Il en est d’anciens, qui, parfois, ne correspondent même plus au classement actuel des documents, et dont on ne saurait se servir sans concordances ; il en est de modernes qui n’en sont pas moins rédigés d’après des systèmes surannés, trop détaillés ou trop sommaires ; les uns sont imprimés, les autres manuscrits, sur registres ou sur fiches ; quelques-uns sont soignés et définitifs, beaucoup sont bâclés, insuffisants et provisoires. Apprendre à distinguer, dans cette énorme littérature confuse des inventaires imprimés (pour ne parler que de ceux-là), ce qui mérite confiance de ce qui n’en mérite pas, en un mot à s’en servir, est tout un apprentissage. — Enfin, où consulter commodément les inventaires qui existent ? La plupart des grandes bibliothèques n’en possèdent que des collections incomplètes ; il n’en existe nulle part de répertoires généraux.

Cet état de choses est très fâcheux. En effet, les documents que renferment les dépôts et les fonds qui ne sont pas inventoriés sont vraiment comme s’ils n’étaient pas pour tous les travailleurs qui n’ont point le loisir de dépouiller eux-mêmes, d’un bout à l’autre,

  1. Ce sont quelquefois les plus considérables, dont la masse effraye ; on entreprend plus volontiers l’inventaire des petits fonds, qui n’exige pas tant de peines. C’est pour la même raison que l’on a publié beaucoup de cartulaires insignifiants, mais courts, tandis que plusieurs cartulaires de premier ordre, mais volumineux, sont encore inédits.