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CHAPITRE II

LES « SCIENCES AUXILIAIRES »

Supposons que les premières recherches, dont il est traité dans le chapitre précédent, aient été faites avec méthode et avec succès : on a réuni, sur un sujet donné, la plupart des documents utiles, sinon tous. De deux choses l’une : ou ces documents ont déjà subi une élaboration critique, ou ils sont à l’état brut ; on s’en rend compte par des recherches « bibliographiques » qui font encore partie, nous l’avons dit, de l’enquête préliminaire à toute opération logique. — Dans le premier cas (les documents ont déjà subi une élaboration), il faut être en mesure de vérifier si la critique en a été correctement faite ; dans le second cas (les matériaux sont à l’état brut), il faut les critiquer soi-même. Dans les deux cas, certaines connaissances positives, préalables et auxiliaires, Vor-und Hülfskenntnisse, comme on dit, ne sont pas moins indispensables que l’habitude de raisonner bien ; car si l’on peut pécher, au cours des opérations critiques, en raisonnant mal, on peut aussi errer par ignorance. La profession d’érudit ou d’historien ressemble, du reste, en cela, à la plupart des professions : il est impossible