LIVRE II
OPÉRATIONS ANALYTIQUES
CHAPITRE I
CONDITIONS GÉNÉRALES DE LA CONNAISSANCE
HISTORIQUE
Nous avons déjà dit que l’histoire se fait avec des documents et que les documents sont les traces des faits passés[1]. C’est ici le lieu d’indiquer les conséquences enveloppées dans cette affirmation et dans cette définition.
Les faits ne peuvent être empiriquement connus que de deux manières : ou bien directement si on les observe pendant qu’ils se passent, ou bien indirectement, en étudiant les traces qu’ils ont laissées. Soit un événement tel qu’un tremblement de terre, par exemple : j’en ai directement connaissance si j’assiste au phénomène, indirectement si, n’y ayant pas assisté, j’en constate les effets matériels (crevasses, murs écroulés), ou si, ces effets ayant été effacés, j’en lis la description écrite par quelqu’un qui a vu soit le phénomène lui-
- ↑ Ci-dessus, p. 1.