Page:Lanne - Une officine royale de falsifications, 1903.djvu/144

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Directoire craignait qu’elles ne fussent pas assez favorables à l’alliance avec le duc d’Angoulême[1] ». Pour Mme de Serent, ancienne dame d’atours de Madame Élisabeth, la crainte paraît tout naturellement fondée. Il est fort à croire, en effet, que dans l’intimité de la sœur de Louis XVI elle avait reçu des impressions la préparant mal à accueillir et à soutenir auprès de l’orpheline la fable du « vœu bien prononcé » du Roi et de la Reine. La défiance à l’égard de Mme de Tourzel s’explique plus difficilement. Faut-il croire qu’il y eut des hésitations et des intermittences dans le zèle qu’elle-même assure avoir déployé pour persuader Marie-Thérèse ?

En définitive, ce fut Mme de Soucy qui fut désignée, à la place de Mme de Mackau, sa mère, que son âge et sa santé empêchaient d’entreprendre ce long voyage.

Tous les préparatifs étaient achevés. Le 16 décembre, Marie-Thérèse recevait une nouvelle visite de Benezech, qui venait lui annoncer que son départ était fixé au 18 à onze heures du soir. Dans son zèle fervent, le ministre avait fait une proposition qui

  1. Voir à cet égard l’Histoire secrète du Directoire. Fabre, de l’Aude, était en situation d’être parfaitement renseigné.