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Page:Lanne - Une officine royale de falsifications, 1903.djvu/59

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derniers mots surtout, qui laissent trop percer le sens dont on les a chargés, trahissent le rédacteur plus sûrement qu’une signature. Et l’on voit, aussi clairement que si Cléry l’eût avoué, que l’humble valet de chambre n’a pu se soustraire à l’honneur d’une auguste collaboration, qui s’est exercée, avec la même aisance royale, par la plume et par les ciseaux[1].

Reste le témoignage de M. de Goguelat. Le caractère de ce témoin lui donnerait incontestablement une grande valeur s’il déposait de faits directement connus de lui. Mais il n’en est pas ainsi : le nom du baron de Goguelat ne sert ici qu’à couvrir un témoignage attribué à M. de Jarjayes. Il serait alors nécessaire d’avoir une certitude sur deux points : M. de

  1. Eckart dit que Cléry rassembla les matériaux de son journal sur l’invitation de la princesse de Hohenlohe. Quérard, dans son Catalogue bibliographique, en attribue formellement la rédaction à Mme de Schomberg ; telle est aussi l’opinion de M. A. Barbier dans son Dictionnaire. On a aussi attribué cet ouvrage à Mgr de La Fare, à un sieur Sauveur-Legros. Enfin Beauchesne pense qu’il fut l’œuvre de Mariala, homme d’affaires du prince d’Arenberg. Ce qui paraît certain (quoi qu’en dise M. de Riancey dans la préface de son édition de 1862), c’est que Cléry ne fit que fournir ses notes et que le Journal fut composé dans un des bureaux de M. de Provence. Quant aux notes en question, elles portent, bien marquée, l’empreinte de la griffe du lion.