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Page:Lanne - Une officine royale de falsifications, 1903.djvu/63

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celui de Cléry. Si Cléry apparaît comme un témoin récusable par son caractère et par sa dépendance, Goguelat apparaît comme éditeur et garant inconscient d’un autre témoignage, supposé pour suppléer à l’insuffisance du premier.

Dans tout ceci on pourrait encore ne voir que des présomptions, assez graves pour inspirer des doutes sur l’exactitude des récits consacrés, mais non des preuves décisives de leur fausseté.

La preuve décisive est formée par un troisième témoin, qu’on ne saurait récuser en la circonstance, attendu que sa situation, ses intérêts, ses habitudes de subordination, devaient le porter à ne pas contredire la version officielle. Ce témoin est Madame la duchesse d’Angoulême. Son démenti est formel, flagrant, et, par la façon dont il se produit, n’apporte pas seulement la preuve du mensonge, mais fait ressortir l’embarras dans lequel est perpétuellement resté l’auteur de ce mensonge en face de plusieurs témoins des faits, et par conséquent l’audace dont il lui a fallu user, et le sentiment de nécessité urgente qui soutenait cette audace.

Dans l’édition des Mémoires particuliers publiée en 1817 sans nom d’auteur et